Pascal Piveteau en passe de réussir son pari fou ! Ancien industriel devenu créateur de vêtements de cuir prêt-à-porter et d’accessoires de luxe, Pascal Piveteau connaît un démarrage sur les chapeaux de roue, notamment à l’international.
De la métallurgie à la mode, il n’y a qu’un pas que Pascal Piveteau a franchi allègrement. Après 20 ans à la tête d’un groupe industriel, le créateur de 49 ans s’impose désormais sur les podiums grâce à sa marque parisienne éponyme, une petite maison de couture qui fabrique des vêtements de cuir prêt-à-porter et accessoires de luxe.
Pascal Piveteau : 300 points de vente d’ici 2019
Depuis sa création en 2010, Pascal Piveteau a travaillé 4 ans au développement de sa marque. Il espère ainsi un chiffre d’affaires de 18 M€ à court terme et passer de 23 boutiques multimarques à l’ouverture de 300 points de vente d’ici 2019 !
«Alors que toute ma famille est tournée vers l’artistique, j’ai d’abord choisi un parcours plus classique. Les métiers liés à l’industrie ont ainsi occupé 20 ans de ma vie… D’ailleurs, la “technique” de ces métiers se retrouve dans mes créations », confie le couturier. Un chemin conventionnel qui le mène néanmoins à racheter dans les années 90 la filiale française de Sadena (entreprise italienne de découpe d’aciers et métaux). La crise des subprimes met fin brutalement à une belle carrière d’industriel : «J’avais 90 salariés et je venais d’investir 5,5 M€…
Pascal Piveteau : repartir de zéro
Et malgré des plans sociaux, le rétablissement espéré ne s’est pas produit ! J’ai vraiment tout perdu », raconte-t-il. Période difficile pour l’entrepreneur qui trouve alors un exutoire dans sa passion des chevaux qu’il partage avec sa fille. «Je me posais des questions sur mon avenir. Pour me vider la tête, j’ai alors eu envie de créer des blousons d’équitation. C’est ainsi que j’ai découvert le cuir, et notamment le cuir stretch »… qui devient sa marque de fabrique. Le couturier s’essaye ensuite aux «pantalons, robes, jupes et même quelques pièces pour les hommes. C’est le début de l’aventure », sourit-il.
Pascal Piveteau séduit les stars
L’homme fonce : salon Atmosphère à Paris, showroom cannois pendant le Festival, invitation aux Emmy Awards , présentation de ses pièces dans des ateliers parisiens… Ses tenues séduisent au point d’habiller acteurs et actrices du monde entier. De quoi se tourner d’emblée vers l’international.
Pascal Piveteau : : cap sur l’international
Autodidacte, Pascal Piveteau a «tout appris sur le terrain : maisons de couture, façonniers, tanneurs. Quatre ans de travail pour voir naître une première collection livrée dans 23 boutiques en septembre », se réjouit le créateur. Des points de vente uniquement multimarques avec un fort axe international (corners à Shanghai et Hong Kong). «J’ai osé l’international car, aujourd’hui, la France ne doit plus avoir de complexes. La Chine est un marché sur lequel il existe beaucoup d’opportunités et où tout est encore possible », commente l’entrepreneur qui vient d’ouvrir un corner à Tsingtao et compte bien en ouvrir 50 autres en 2015.
Pascal Piveteau : les USA en ligne de mire
Outre l’Asie, Pascal Piveteau a les États-Unis dans sa ligne de mire, avec un positionnement plus stratégique : «Bien que le marché américain soit plus délicat, je l’ai choisi en raison de mes contacts avec des acteurs et actrices américains. À travers ces personnalités, il est plus facile de promouvoir la marque. Outre le prêtà- porter qui donne de l’épaisseur à la marque, nous souhaitons nous développer autour des accessoires : maroquinerie, chaussures et parfums, plus porteurs en termes de mass market».
Pascal Piveteau : l’Europe avant tout !
Le couturier n’en oublie pas pour autant le marché européen, «notre marché de prédilection ! Nous sommes une marque parisienne ; il est donc primordial de disposer d’un flagship parisien », insiste-t-il. Un projet qui devrait voir le jour à l’horizon 2016. Outre la France, Pascal Piveteau évoque également l’Italie, la Grande-Bretagne… Une croissance exponentielle permise par la récente entrée en Bourse de la marque qui a déjà levé 3 M€ .
Pascal Piveteau : un travail sans concession
Pour ses collections, Pascal Piveteau fait la part belle aux matières : du cuir, évidemment, mais pas uniquement. «J’aime l’assemblage des matières : du cuir, de la maille, du jersey… », complète le créateur, qui dessine lui-même l’ensemble de ses modèles. «C’est important pour moi de dessiner. À travers mes dessins, je peux m’exprimer. Mes inspirations ? Mon passé d’industriel avec des lignes géométriques et l’assemblage de matières. La seule règle que je m’impose est d’être cohérent. Les clientes sont exigeantes et pour espérer leurs faveurs, il faut donner le meilleur ».
Les matières premières, qui proviennent de tanneries et ateliers européens, sont retraitées, coupées et assemblées en France, à Paris, par des artisans aux gestes séculaires. La griffe Pascal Piveteau a ainsi été applaudie à l’occasion des Fashion Week de Milan et Hong Kong en 2013 et 2014.
Exigeant, le couturier dessine des pièces pérennes : «Je crée avec l’idée que mes clientes gardent mes vêtements longtemps, et non qu’elles les jettent au bout de 1 an », détaille celui qui apprécie de créer des pièces pour des femmes «indépendantes, de caractère ». D’ailleurs, ses égéries, il ne les choisit pas sur des critères physiques mais selon «des convictions. Si, demain, j’habille Michelle Obama ou Aung San Suu Kyi [prix Nobel de la paix et icône de la lutte pour la démocratie en Birmanie], j’en serais très heureux », plaisante-t-il. Ne doutons pas que, d’ici quelques années, Pascal Piveteau habillera toutes les grandes dames du monde.