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Quitterie Idiart (Castel 1890) : « Passer de la performance à la robustesse »


Quitterie Idiart dirige avec son mari l’entreprise Castel 1890, spécialisée dans le bâtiment et les services d’intendance sur la côte basque et landaise. Elle a intégré le CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) jusqu’à prendre le mandat de vice-présidente nationale en 2024. Elle nous explique son engagement.

Quitterie Idiart (Castel 1890)

Un engagement au sein du CJD

Vous codirigez une entreprise de 45 salariés, qui réalise 7 millions d’euros, vous avez quatre enfants. Quelle fut votre motivation personnelle pour adhérer au Centre des Jeunes Dirigeants ?

Quitterie Idiart. Dans mon cas, en passant en 2012 du salariat à l’entrepreneuriat, j’ai ressenti une sensation d’isolement. En rejoignant le CJD, j’ai retrouvé un nouveau collectif.

L’autre raison est que l’on ne naît pas chef d’entreprise. Même si j’ai toujours voulu l’être, les formations proposées par le réseau m’intéressaient.

Au CJD, plus on donne plus on reçoit. Lors des commissions de travail mensuelles, j’ai rapidement été happée par l’enthousiasme, l’envie de faire plus et j’ai été cooptée pour devenir présidente de la région Nouvelle-Aquitaine de 2022 à 2024, puis vice-présidente nationale auprès de Mathieu Hetzer, ex-président de la région Alsace.

Quelle est votre ambition ?

Chez Castel 1890, nous entamons une transformation profonde pour pérenniser notre activité, car le bâtiment est encore une activité polluante. J’ai souhaité donner envie aux 6 000 entrepreneurs du CJD de se lancer dans leurs propres transformations pour préparer l’avenir. 6 000, c’est peu, mais aussi beaucoup, car nous entraînons des dizaines de milliers de salariés.

Je suis une optimiste réaliste. Il faut du courage pour être entrepreneur, les années qui nous attendent seront difficiles, le CJD est une bouffée d’oxygène grâce au partage avec ses pairs, dans une bienveillance sans complaisance où l’on se challenge pour ouvrir le champ des possibles. Le CJD est un mouvement à énergie positive.

Pour garder les emplois, il faut respecter les limites planétaires, le faire différemment. Dans nos PME, nous sommes au début du chemin, les salariés doivent savoir que nous n’avons pas le choix, mais cette période charnière difficile sera passionnante.

Que trouve-t-on au CJD et pas ailleurs ?

Le CJD est le plus ancien mouvement patronal de France, il a trois composantes : l’école du dirigeant, l’action tank (action et expérimentation) et le militantisme pour une économie au service du vivant.

Nous soutenons par exemple la CSRD car la durabilité ne sera plus une option à terme. Une précision, le J signifie jeune dans la fonction, il n’y a pas de limite d’âge pour les adhérents. Une enquête a révélé trois raisons principales d’une adhésion au CJD. Il s’agit de la qualité des formations, puis des dispositifs de solidarité, notamment le GAD, groupe d’aide à la décision. Tous les membres peuvent le déclencher, pour débattre d’une question ou d’un problème. On y déploie une solidarité énorme pour trouver des solutions. 2024 a été une année de forte sollicitation. Troisième point, les valeurs humanistes.

Je suis convaincue qu’en donnant de l’énergie, sans être donneurs de leçons, les entrepreneurs peuvent redonner de l’enthousiasme à une collectivité.

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