Avec ses soins naturels pour cheveux, Mulato Cosmetics a conquis le marché français. Prochaine étape ? Devenir leader en exportant ses produits hors de l’Hexagone !
L’histoire a de quoi faire rougir les leaders de la coiffure. Quand Patrice Mulato, 48 ans, coiffeur depuis ses 15 ans, se rend compte qu’il est allergique aux produits de décoloration, plutôt que de changer de métier, il lance sa propre marque en 2007. Mulato Cosmetics (3 M€ de CA) se fait directement une place sur le marché français.
Avec 30.000 € en fonds propres, l’entrepreneur (actionnaire majoritaire avec Thierry Pouenat, 47 ans, son associé) devient pionnier dans le soin naturel.
« Comme je suis devenu allergique aux produits colorants et oxydants, j’ai cherché alors à développer des produits les plus sains possibles. Je me suis lancé dans la conception de formules inédites en m’appuyant sur le savoir-faire de laboratoires français pour obtenir des produits non toxiques. Le premier produit que j’ai lancé est un shampoing et un soin repigmentant. »
Il lui faut attendre 2009 pour commercialiser le fruit de ses recherches, chaque produit nécessitant 2 ans de R&D, dans une gamme de prix allant de 9 € pour le shampoing enfant qui ne pique pas les yeux à 22 € pour le soin ultra performant.
Des produits à la pointe
À ses débuts, la PME ne commercialise qu’une dizaine de produits. Mais, face au succès, l’ex-coiffeur entreprend de répondre à l’ensemble des problématiques capillaires. D’ici 2019, Mulato Cosmetics ajoutera 25 nouvelles références à son panel qui en compte déjà une centaine.
Parmi les nouveautés, un shampoing micellaire à 15 € élaboré dans un souci écologique. « L’idée est d’utiliser deux fois moins d’eau au rinçage, sachant qu’un shampoing dans un salon de coiffure use 16 litres d’eau. » Autre nouveauté, la gelée micellaire à 20 €, un produit anti-pollution qui nettoie le cheveu.
Pour concocter ses « recettes », Patrice Mulato externalise la création à 6 laboratoires français dont il garde secret les noms, sélectionnés selon « leur savoir-faire, le prix et le temps de production », même si le made in France a un prix, 30% plus cher qu’en Italie, là où font fabriquer une grande majorité des marques de cosmétiques.
Pour sa part, grâce à sa production tricolore, l’entrepreneur souhaite jouir de la renommée de la cosmétique française qu’il juge « très valorisante à l’export ».
Amour, gloire et beauté
« Nous sommes les premiers sur le marché des produits capillaires naturels », se félicite Patrice Mulato, dont la jeune pousse lyonnaise a réussi à se faire une place sur ce marché trusté par des géants (L’Oréal, Wella et Schwarzkopf notamment), avec des ventes multipliées par 10 en 6 ans, une croissance de +40%. Naturalité, efficacité, sensorialité, responsabilité, tel est le credo de Mulato Cosmetics.
« Aujourd’hui, les consommateurs réclament des produits naturels et sans danger !». En misant sur «la chimie raisonnée» avec des produits à 90% à base d’ingrédients d’origine naturelle, l’entreprise offre ainsi à ses clients, professionnels et particuliers, «le choix d’utiliser des produits plus respectueux de leur santé et de l’environnement, tout en assurant une efficacité professionnelle ».
Distribuée par 800 grossistes en France et disponible en vente directe dans plus de 2.000 salons de coiffure, la marque souhaite désormais s’imposer à l’international. « Depuis quelques mois, nous avons pénétré le marché international : Maroc, États-Unis et certains pays européens comme la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. »
L’export représente déjà 5% du CA (3 M€), « mais l’objectif est d’atteindre 15% d’ici 2 ans et devenir leader dans le produit naturel en France d’ici 5 ans ». Pour cela, Patrice Mulato devra convaincre 3.000 salons de coiffure supplémentaires.
Le roi du cheveu
CA : 3 M€
Nombre d’employés : 15
Actionnariat : 77% Patrice Mulato et Thierry Pouenat, 23% investisseurs
Concurrence : L’Oréal, Wella, Schwarzkopf…