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PME et savoir-faire local : la success story des Parapluies de Cherbourg


Tout le monde peut vendre plus, à l’image des Parapluies de Cherbourg qui passent aussi aux ombrelles !

Entreprendre - PME et savoir-faire local : la success story des Parapluies de Cherbourg

C’est une PME comme il y en a d’autres dans notre beau pays ! Les Parapluies de Cherbourg ont eu l’intelligence de surfer sur le succès planétaire d’un film (celui de Jacques Demy en 1964) pour se faire connaître et s’appuyer sur un savoir-faire désormais reconnu au-delà des frontières. Chaque année, Quai Alexandre III à Cherbourg, plus de 50 000 visiteurs se pressent pour visiter la fameuse fabrique située dans le prestigieux local de l’ancienne Banque de France. Ses parapluies haut de gamme s’arrachent jusqu’au Japon ou en Corée.

Fondée en 1986 par un passionné, la Manufacture Le Parapluie de Cherbourg s’appuie sur un solide réseau de 92 points de vente et un nouveau site marchand pour réaliser ses 3 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, soit quelque 26 000 parapluies 100 % Made in France. Un chiffre en progression de 4,2 % que Charles Yvon, le fils du fondateur aujourd’hui à la tête de l’entreprise familiale, voudrait conforter et encore étendre. D’où son ingénieuse idée (après avoir innové avec le ParaPactum, premier parapluie anti-agression) de lancer, avec le réchauffement climatique, des fabrications étendues aux ombrelles. Un savoir-faire assez identique qui va permettre à la petite pépite du Cotentin, qui fait travailler bon an mal an une cinquantaine d’artisans, d’élargir sa clientèle vers des zones plus ensoleillées comme la Côte d’Azur ou les pays méditerranéens.

Finalement, et si la crise n’était qu’un alibi pour justifier ou masquer l’inaction ou le manque de dynamisme commercial ? Tout le monde connaît des boîtes qui pourraient facilement étendre et développer leurs ventes : des bar-tabacs qui pourraient vendre des journaux ou des sandwichs et qui ne le font pas, des hôtels qui pourraient vendre des assiettes-repas toutes prêtes, ou des marques qui pourraient étendre leur type de fabrication.

À l’image des Parapluies de Cherbourg avec les ombrelles, imaginons des diversifications comme Cacolac dans le yaourt, Le Figaro avec une édition du dimanche ou La Mère Poulard dans le gâteau breton. Les exemples ne manquent pas. Plus c’est difficile, plus les entreprises doivent être imaginatives. Ne vous laissez pas gagner par le syndrome du fameux « on a tout essayé ! ». Il est souvent faux !

Robert Lafont
Éditorialiste, fondateur d’Entreprendre

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