Un chef d’entreprise sur trois est prêt à mettre la main au portefeuille pour moderniser ou agrandir son affaire. L’investissement va-t-il enfin se remettre à croître en 2016 ?
Le retour de la croissance semble être au rendez-vous : 1,5% prévu en 2016, après 1,2% en 2015. Et les CA des entreprises suivent, puisque les analystes prévoient une progression de 2,5% dans l’industrie cette année. Pour autant, tous les voyants ne sont pas encore au vert, même si la situation s’améliore.
«Après une croissance nulle au 2ème semestre 2014, l’investissement des entreprises a augmenté de 1% en 2015, pour accélérer à plus 2,6% en 2016. Dans un environnement de financement porteur, l’amélioration des CA et des marges donne ainsi le signe d’un retour de l’investissement. Celui-ci était plus qu’attendu puisque le déficit a atteint 83 Mds€ cette année», indique Ludovic Subran, chef économiste d’Euler Hermes.
Pression sur les prix, montée de la concurrence internationale, manque de visibilité à moyen terme… les causes d’inquiétudes des patrons sont bien connues. Et pour investir, il est nécessaire d’avoir foi en l’avenir.
Regain d’optimisme pour les entrepreneurs
«En 2015, 8 entreprises sur 10 continueront d’investir. Les ETI seront même plus audacieuses : 93% d’entre-elles augmenteront leurs dépenses, contre 75% pour les PME. Au final, 31% des entreprises envisagent d’augmenter leurs efforts par rapport à 2014», décrypte Ludovic Subran.
Au-delà des chiffres, on constate un véritable retournement stratégique : «Les entreprises privilégiaient en 2013 un investissement plutôt défensif, tourné à 60% vers le renouvellement et la modernisation de leur outil de production. En 2015, 1 entreprise sur 2 a cherché un investissement productif : augmentation des capacités de production, lancement d’une nouvelle activité, et dépenses de R&D…».
On sait que la France est le pays des PME… qui restent des PME. Avec une véritable dynamique entrepreneuriale (plus de 500.000 créations chaque année) et un tissu de PME dense (3,1 millions d’entreprises, dont 138.000 PME hors micro-entreprises), la France a tous les atouts pour développer son tissu d’entreprises de taille intermédiaire (plus de 250 salariés), dont le nombre reste très inférieur à ses voisins allemands et italiens.