Si embaucher de nouveaux collaborateurs n’est jamais simple et peut comporter une part de risque, les contraintes de certains secteurs peuvent transformer l’exercice en véritable gageure. Car si tout secteur d’activité à ses spécificités et subit des aléas liés aux évolutions de la société, certains métiers pâtissent davantage de ces changements, et leurs entreprises doivent aujourd’hui s’adapter pour continuer à se développer. L’un de ces secteurs, peut-être le plus emblématique, est celui de l’hôtellerie restauration.
Un secteur aux contraintes fortes et à l’image souvent faussée
Si l’hôtellerie et la restauration sont des métiers de passion, ils n’en ont pas moins des contraintes fortes. Les plus connues sont bien entendues celles des horaires. Travailler dans ces secteurs impose en effet souvent des horaires longs, en décalé par rapport aux autres métiers, ce qui contribue à la mauvaise presse qu’ont ces métiers auprès du grand public.
Ceci se vérifie pour des postes de terrain, comme serveur, cuisinier ou réceptionniste ; mais aussi en haut de l’échelle : les directeurs des établissements doivent parfois eux aussi assurer des présences sur les horaires de nuit ou travailler le week-end. Ceci est cependant moins vrai pour des fonctions support, comme le commercial, les ressources humaines ou la gestion. L’hôtellerie et la restauration ont également l’image de professions peu rémunératrices au regard du volume d’heures travaillées, ou d’emplois temporaires voire de jobs étudiants, le temps de se constituer un pécule ou d’acquérir une expérience pour les juniors sortant d’école.
Ces secteurs, qui demandent une vraie rigueur, peuvent en effet s’avérer des tremplins intéressants pour évoluer par la suite vers d’autres métiers. L’hôtellerie et la restauration ont donc l’image de profes-sions «transitoires» ; et la crise du Covid-19, et les fermetures d’établissements qu’elle a occasionnées, a encore amplifié un vaste mouvement de désaffection pour ces métiers.
L’adaptation nécessaire des entreprises de l’hôtellerie restauration
A la suite de la pandémie du Covid-19, bien des dirigeants d’hôtels ou de restaurants se sont plaints du départ de leurs salariés vers d’autres métiers, et de la difficulté qu’ils avaient à les remplacer. Cette vague de départ est certes à nuancer, tant des managers qui avaient quitté le secteur y reviennent aujourd’hui, poussés par l’incertitude du contexte économique. Cela a toutefois crée un véritable appel d’air, permettant à certains salariés une progression professionnelle intéressante.
Si le mouvement est à présent plus calme, les entreprises de l’hôtellerie restauration ont su tirer les leçons de cette période. Il y a donc eu une politique de revalorisation des rémunérations, ainsi que des efforts faits sur les conditions de travail. Elles prennent aujourd’hui davantage en compte les aspirations des salariés à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et privée, et se sont emparées des questions de sens, de RSE, qui ont été à la source de beaucoup de départs.
Ces évolutions des entreprises, qui répondent à des changements globaux intervenus dans nos sociétés ; alliés aux possibilités d’un secteur où l’ascenseur fonctionne traditionnellement bien et à la solidité structurelle d’un écosystème qui est un des moteurs de l’économie française, font aujourd’hui de l’hôtellerie et de la restauration des métiers d’avenir.
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