La fortune de Vladimir Poutine reste l’un des sujets qui suscitent les plus grandes controverses, non seulement en Russie mais aussi sur le plan international. Les révélations des « Panama Papers », parues au printemps 2016, ont toutefois levé une partie du voile sur les rouages du système Poutine.

En épluchant les milliers de documents comptables de la société panaméenne Mossack Fonseca, le Consortium international des journalistes d’investigation a montré comment depuis plusieurs années, des millions de dollars puisés dans les caisses de l’État russe ont transité vers des sociétés offshore basées au Panama, grâce à la complicité de proches du Président Poutine.

Avec une multitude de crédits accordés par des banques publiques et non remboursés, des prêts transférés de main en main ou des cessions d’actions fictives. Au cœur de ces opérations financières, la banque Rossia joue un rôle essentiel. Installée à Saint Pétersbourg, la ville dont Vladimir Poutine a été le maire, cette entreprise a pour actionnaire principal, Iouri Kovaltchouk, ami du chef de l’État et surnommé « le banquier personnel ».

Des amis milliardaires au cœur du pouvoir

Comme nous l’explique la correspondante à Moscou de Libération, Véronika Dorman, « les histoires sur les amis de jeunesse de Poutine devenus multimilliardaires, occupant des postes clés au sein du pouvoir et blanchissant de l’argent dans les paradis fiscaux ne se sont pas abattues sur la Russie par surprise… »

Face aux révélations des « Panama Papers », le porte-parole du Kremlin avait affiché une totale sérénité en déclarant : « Nous n’avons rien appris de nouveau, nous sommes déçus. » Poutine aurait accumulé 2 milliards de dollars, expatriés sur des comptes offshore des Caraïbes et avec des complices ou hommes de paille comme par exemple, Sergueï Roldouguine, ami d’enfance de Poutine et violoncelliste.