Souvent confondu avec le crowdfunding, le crowdlending, ou prêt participatif, est une alternative au financement bancaire, nettement plus souple et plus rapide que les circuits traditionnels.
Comme dans le financement participatif (ou equity crowdfunding), le prêt participatif fait appel en direct à des particuliers, via des plates-formes Web. Sauf qu’il ne s’agit pas de prendre une participation dans une start-up en amorçage, avec une visibilité sur la rentabilité aléatoire.
Les financeurs prêtent de l’argent aux entreprises pour une durée définie à l’avance, à un taux plus élevé que les taux bancaires, tenant compte des risques de défaillance. Mais les plates-formes, près d’une vingtaine actuellement, font tout pour réduire ceux-ci.
Les entreprises doivent avoir une certaine antériorité (au moins 3 ans en général), une situation financière stable (pas de dettes fiscales et sociales) et passer sous les fourches Caudines d’une procédure de scoring qui n’a rien à envier à celle des banques. La différence, c’est que ce sont les particuliers qui décident, et non un comité de crédit qui applique des règles draconiennes.
Des délais très courts
Pour les entreprises, le principal intérêt du crowdlending est la rapidité, puisque les plates-formes annoncent un délai moyen de 2 semaines. L’autre avantage réside dans la large palette des besoins finançables par ce biais : croissance externe, développement commercial, BFR, immatériel, immobilier, restructuration de dette…
Dernier point, non négligeable : les prêts sont accordés sans que l’entrepreneur ait à fournir des garanties ou cautions personnelles. Le prêteur bénéficie d’un taux d’intérêt attractif de 5% à 12% par an, et ce durant toute la durée de son prêt qui varie de 6 à 60 mois maximum. Il peut s’agir d’un placement particulièrement rentable plutôt qu’une épargne classique en banque.
Ce type de placement est généralement totalement gratuit pour les particuliers, (ni frais d’inscription, ni frais de gestion). Les plates-formes doivent avoir l’agrément CIP (conseiller en investissement participatif) décerné par l’AMF, mais elles sont libres de fixer le montant et la durée de financement (de 3 mois à 60 mois). Les taux peuvent être déterminés par la plate-forme ou fixés par un système d’enchères, éventuellement avec un plafonnement.
L’offre répond en tout cas à une forte demande. Dans le monde, le marché est estimé à 55 Mds$ (50 Mds€) en progression de 62% sur un an. En France, l’année dernière, plus de 83 M€ ont ainsi permis de financer 651 projets sur 16 plates-formes, contre 395 projets financés sur 12 plates-formes en 2015. Les entreprises ont ainsi pu emprunter en moyenne 127.301 € au taux de 7,16% sur 38 mois.
2017 devrait battre de nouveaux records. Un signe qui ne trompe pas : le crowdlending attire de plus en plus d’investisseurs institutionnels aux côtés des particuliers.