Lorsqu’on analyse l’origine socioprofessionnelle des élus en France, on remarque qu’une grande proportion d’élus provient du secteur public, contrairement à la plupart des autres pays de l’OCDE.
En France, 36% des députés et 50% des sénateurs sont ainsi issus de ce secteur. Au total, 41% des parlementaires étaient employés avant le début de leur mandat par un organisme public. C’est le double de la part réelle de l’emploi public dans la population active : 20% de l’emploi total en France contre une moyenne de 15% dans le reste des pays de l’OCDE.
204 députés et 175 sénateurs
La France se singularise ainsi par :
– un poids très important de l’emploi public. Seuls les pays d’Europe du Nord se placent devant en la matière ;
– une surreprésentation du public au sein du Parlement avec 204 députés et 175 sénateurs issus du secteur public et assimilé. À noter, le poids important de l’Éducation nationale parmi les parlementaires, 91 sénateurs et 53 députés étant liés à l’éducation.
L’avantage de la mise en disponibilité
En France, la surreprésentation de l’emploi public trouve certainement sa source dans les facilités d’accès à la mandature dont bénéficient les fonctionnaires. Ils ont, en effet, la possibilité de se mettre en disponibilité le temps du mandat. Une fois celui-ci achevé, le parlementaire retrouve son poste, son grade et son salaire de départ.
À l’inverse, un employé issu du privé doit interrompre sa carrière, le temps de son mandat, sans garantie professionnelle hormis celle de toucher l’allocation d’assurance mutuelle, différentielle et dégressive de retour à l’emploi des députés.