Après la seconde Guerre mondiale, les commerçants, en quête d’indépendance, ont décidé de ne pas s’affilier au régime général de la protection sociale, préférant ainsi un régime particulier destiné aux travailleurs indépendants.
Mais aujourd’hui de nouvelles formes d’emplois apparaissent. Métamorphosant l’économie et le travail, elles sont le résultat d’un besoin prégnant de la société, des demandes des travailleurs et des évolutions numériques et technologiques. De ce fait, un indépendant, n’est plus seulement celui qui veut la liberté économique, mais, du fait du contexte, celui qui a besoin de la sécurité à l’emploi par la protection sociale. C’est en ce sens que l’ancien gouvernement et les différents partenaires sociaux ont signé en mars dernier la convention collective du portage salarial.
En quelques mots,
le portage salarial est un statut
qui permet à un salarié-porté de bénéficier d’une protection sociale (assurance maladie, retraite et assurance chômage du régime général), pendant qu’il effectue une prestation pour le compte d’entreprises-clientes. Ainsi en alliant le travail indépendant et la protection sociale, le portage salarial permet d’apporter l’indépendance et la sécurité pour les portés et l’agilité pour les entreprises.
Cette convention collective signée est avant tout destinée aux portés et/ou futurs d’entre eux.
Elle définit deux grandes mesures :
la première assure une extension de la cible du portage salarial en diminuant de manière significative la rémunération minimale pour prétendre à ce statut, soit 2 000 euros net. La deuxième mesure, élément phare de la convention, garantit la mise en place de deux mécanismes de protection : le premier est individuel, c’est une réserve utilisable par le porté en cas d’inactivité ; le deuxième est collectif, c’est un fond de mutualisation qui a pour objectif de sécuriser les parcours des portés. Cette convention collective offre ainsi une protection sociale maximale.
Elle entre en vigueur le 1er juillet de cette année.
Avec la signature de cette convention collective, preuve est donc faite que les pouvoirs publics et les signataires reconnaissent l’importance et la nécessité du portage salarial pour répondre aux nouveaux besoins de la société et de l’économie.
Le portage salarial est ainsi devenu, de facto, le statut qui protège l’indépendant
et ce, bien plus que tous les autres formes d’emploi récemment apparus. Personne ne peut échapper aux aléas de la vie ; il est alors essentiel de se garantir un minimum de protection pour pouvoir vivre décemment. C’est en ce sens que le portage salarial répond aux besoins présents de tout travailleur indépendant et micro-entrepreneur.
Ainsi, aujourd’hui, il s’agit de démontrer que la réussite de toute révolution est la résultante de nos forces tirées de nos expériences passées et celle de notre motivation et ambition pour notre avenir.
Alliant le salariat et la protection sociale, clés de voute de notre machine économique depuis des siècles, et l’indépendance et la liberté, aspirations millénaires de tout travailleur, le portage salarial est cette révolution qui a bon espoir d’être un succès.
Libérer un peu plus et protéger davantage ; tel est le nouvel objectif économique de notre époque, son nouvel étendard.
Le portage salarial, serait-il son fer de lance ?