Les adolescents vont bientôt adorer cette coque pour smartphone qui imprime des photos. Pourtant, il a suffi d’un an à Clément Perrot et David Zhang pour créer Prynt, investir le marché américain, séduire des investisseurs et réaliser leur premier CA de plus de 2 M€.
À 23 ans, Clément Perrot, fraîchement sorti de Polytechnique, fait ses classes d’entrepreneur à l’université de Berkeley quand il rencontre David Zhang.
«Nous étions tellement complémentaires qu’il a tout de suite été évident de nous associer». C’est lors d’une soirée avec des amis, en 2014, qu’ils ont l’idée de Prynt : «Nous avions remarqué que le Polaroid avait un énorme succès auprès des jeunes générations qui ne juraient jusque-là que par les smartphones et les réseaux sociaux».
Le duo prend conscience que le Polaroid obéit aux mêmes codes d’émotions photographiques que les instantanés postés sur les réseaux. Pourquoi alors ne pas fabriquer une coque pour smartphone qui imprimerait instantanément des photos ? Les deux entrepreneurs commencent par bricoler des bouts d’imprimante sur un smartphone, histoire de valider leur idée avant d’aller plus loin et de s’envoler pour Hong Kong, dans la Silicon Valley chinoise pendant 4 mois.
Objectif ? Transformer un prototype en un objet de masse. «Nous avions accès à des procédés et des outils de pointe qui nous ont fait gagner du temps».
En quelques mois, ils mettent au point le prototype définitif destiné à être fabriqué. Pour avoir accès aux financements du capital-risque américain, Prynt s’installe en même temps à Paris, où travaille la matière grise, et San Francisco. «Nous voulions nous battre avec les jeunes pousses américaines pour compter à l’échelle mondiale».
Une stratégie payante puisque, en janvier 2015, une campagne de crowfunding sur Kickstarter permet de lever 1,6 M€ en 35 jours, complétée par 2,3 M€ collectée auprès d’investisseurs américains. Aujourd’hui, 15.000 unités de Prynt, vendu 149 €, ont été fabriquées pour être distribuées aux États-Unis et en Europe, via le site de la jeune pousse, mais aussi dans des concept-stores comme Colette, Cytadium et bientôt Amazon. En ligne de mire, un CA de 10 M€ dès cette année.