Présent dans 108 pays sur les cinq continents, Publicis Groupe est le 3e groupe mondial de communication, leader en communication numérique et interactive. Comment Marcel Bleustein puis Maurice Lévy ont-ils transformé cette agence de publicité en géant international ?
Né en 1906, Marcel Bleustein, après avoir travaillé comme vendeur dans l’entreprise de meubles familiale, prend son indépendance et à 20 ans, en 1926, ouvre Publicis au 17 rue du Faubourg Montmartre.
Publicis : de la réclame à la publicité
Marcel choisit le nom « Publicis » car il combine « Publicité » et « six » son chiffre favori. Sa passion pour la communication lui ouvre un nouvel horizon. Marcel connaît l’importance de la relation entre annonceurs et consommateurs. Il établit deux principes notables pour la publicité moderne :
– il n’est pas possible de décevoir les consommateurs, il est donc nécessaire de montrer le produit tel qu’il est ;
– il faut trouver la manière intelligente pour que le produit « parle » aux consommateurs. Sa nouvelle approche comprend : l’attention envers les autres, le respect, rester fidèle au produit, la satisfaction client, la qualité et la créativité.
Publicis : les premiers clients sont parisiens
Comptoir Cardinet, Fourrures Brunswick et Lévitan ; leurs célèbres campagnes ont marqué les générations: Lévitan « Un meuble signé Lévitan est garanti pour longtemps » ; Brunswick « Le fourreur qui fait fureur ».
En 1929, trois ans plus tard, le personnel a triplé et les bureaux sont déplacés vers le boulevard de Strasbourg. A 23 ans, le fondateur de Publicis est déjà millionnaire et propriétaire de son premier avion.
Publicis : de Marcel Bleustein à Maurice Lévy
Maurice Lévy intègre le groupe de publicité, Publicis , au début des années 70. Sa formation d’informaticien le pousse dans la division Informatique. Marcel Bleustein-Blanchet est le président historique, mais il souhaite trouver un dauphin et lui confier les rênes de son groupe. Maurice Lévy sera le nouvel homme fort du groupe. Nommé le 27 novembre 1987, Maurice Lévy devient le président du Directoire du groupe publicitaire. Sa politique agressive de développement le fait transformer en profondeur Publicis. Sous sa houlette, le groupe devient le 3e groupe mondial de communication.
Publicis : les raisons du succès
C’est certainement Elisabeth Badinter, Présidente du Conseil de Surveillance du Groupe qui résume le mieux les raisons d’un tel succès à l’international : « Notre Groupe n’a été aussi puissant qu’aujourd’hui, et jamais peut-être son avenir n’a semblé plus ouvert. Le monde change profondément et c’est le destin de Publicis Groupe de changer avec lui : ainsi de français est-il devenu européen, puis s’est porté au plus haut niveau, se hissant au 3e rang mondial. Mais j’aimerais souligner que si ces transformations lui ont réussi, c’est qu’il a toujours su préserver son âme et ses valeurs. Cette qualité d’âme est notre grande richesse. Elle a été insufflée, cultivée et protégée depuis 88 ans par Marcel Bleustein-Blanchet, puis par Maurice Lévy. Cette stabilité dans la gouvernance fait partie des spécificités de Publicis. Tout comme le sens des responsabilités de ses dirigeants qui, par leur gestion éthique et rigoureuse, traduisent leur volonté de placer les intérêts collectifs du Groupe avant les leurs. En 2013, Publicis Groupe a une nouvelle fois confirmé sa capacité à tenir son cap, soutenu par ses qualités historiques : le talent, l’audace et l’intuition. Ces qualités, je les ai vues à l’oeuvre au cours de cette année particulièrement difficile pour le monde . »
Publicis a su prendre très tôt le virage du numérique
Si le Groupe a su préserver ses valeurs, fidéliser ses clients tout en stabilisant sa gouvernance, il a su surtout, et c’est là tout le génie de Maurice Lévy, prendre le virage du numérique avant les autres. Car indéniablement, ses excellents résultats 2013 sont dus à l’accélération de la croissance dans le numérique.
De tous les défis de demain, Maurice Lévy a compris que celui du numérique était le plus important car, écrit-il « tous azimuts, il touche à nos habitudes : se soigner, s’éduquer, mais aussi faire du shopping, communiquer ou travailler. Bref tout, sans oublier la mobilité. Nous pouvons donc dire que le secteur publicitaire ne sera pas à l’abri de cette révolution dont les bouleversements les plus profonds sur notre société restent à venir. Là encore, je suis tenté de dire que cela ressemble à un tsunami : la vague est forte, rapide et encore souterraine . »
Fusion avortée avec Omnicom : « pas d’impact sur le business »
Depuis plusieurs années, Publicis a beaucoup investi dans le domaine du numérique et est remarquablement équipé pour relever ce défi et apporter à ses clients le meilleur dans ce secteur. Maintenant que la fusion annoncée en 2013 avec Omnicom a été abandonnée en 2014 (et qui aurait placé la nouvelle entité en leader mondial incontesté), Maurice Lévy se recentre sur ses objectifs précédents : «Au final, il n’y a pas eu d’impact négatif sur le business. Dans cette opération, nous n’avons pas perdu en crédibilité. Nos équipes sont toujours très motivées, nos clients nous suivent toujours et nous soutiennent, et notre modèle est toujours aussi performant ».
Il a présenté devant les analystes financiers son plan de développement à horizon 2018, déjà réfléchi en avril 2013 avant le projet de fusion. Le numérique représentera la moitié des revenus, ce qui permettra de tirer la croissance et d’assurer de confortables marges.
Le secret N°1 de Publicis ? Avoir toujours une longueur d’avance… face à l’avenir comme aux imprévus !