Je m'abonne

ENQUÊTE : quand vos marques préférées vous piègent


Les prix augmentent sans cesse ? Votre budget fond à vue d'oeil  Rassurez vous : ce n’est pas vous qui faites mal vos courses, c'est l'effet de la stratégie minutieusement élaborée par l'industrie agroalimentaire.

Entreprendre - ENQUÊTE : quand vos marques préférées vous piègent

Comment réussir à faire ses courses tout en visant la qualité, la quantité suffisante, et bien sûr, en respectant le budget que l’on s’est fixé ? C’est parfois une véritable gageure tant ce triptyque supposé gagnant est difficile à réunir. Quelquefois, le budget est dépassé, quelquefois les achats disparaissent à la vitesse de l’éclair ou ne sont pas de la qualité attendue.

Que l’on se rassure : ce n’est pas vous qui faites mal vos courses… c’est l’industrie agroalimentaire qui fait « bien » son travail grâce à ses services marketing qui ont mis en place des stratégies destinées à vous inciter à acheter toujours plus de produits, souvent de moindre qualité, mais aussi plus chers.

Prince, Yoplait, Danone, Nestlé…

Le moins vaut toujours plus cher. Champion parmi les champions de ces tours de magie, les biscuits Prince n’ont, en la matière, de leçon à recevoir de personne. La nouvelle génération de ces biscuits n’a rien à voir avec ceux des années 1980.

Aujourd’hui beaucoup plus sucrés, ils s’émiettent facilement et n’ont franchement plus le goût qu’ils avaient auparavant. Et depuis 2008, ils ont entamé une cure d’amaigrissement qui l’a fait passé de 330 g à 300 g le paquet… sans pour autant que leur prix ne baisse. De plus, alors qu’avant le chocolat débordait des bords du biscuit, il a désormais la taille d’une pièce de 2 euros. L’appellation est ainsi passée de “Prince au chocolat” à celle de “Prince au goût chocolat”.

Comment Nestlé augmente ses profits aux dépens des consommateurs

Pas vraiment enthousiasmant, d’autant plus que d’autres biscuits au chocolat sont largement au-dessus au niveau du goût. Côté yaourts, ce n’est pas non plus la panacée, tant il est maintenant difficile de mettre la main sur de vrais yaourts dans les supermarchés ! Ainsi des Paniers de Yoplait, dont la mention “spécialité laitière à l’arôme artificiel de fruit” doit alerter le consommateur… à condition de réussir à lire cette phrase écrite en tout petits caractères !

Et ce n’est rien comparé à Danone avec ses fameuses Danette : retenez que lorsqu’ils sont vendus par quatre, les pots de crème vanille pèsent 125 g. En revanche, quand ils sont vendus par douze ou seize, leur poids descend à 115 g, soit 10 g de moins ! Explication de Danone : “Diminuer les portions, c’est réduire l’impact en termes de calories”. Interdit de rire avec un argument aussi fallacieux. Nestlé n’est pas en reste en matière de stratégie pour réussir à augmenter ses profits aux dépens des consommateurs.

Petit retour en arrière. Nous sommes en 2013 et la fameuse tablette Nestlé Noir, créée en 1971, voit son poids passer de 250 g à 205 g. Bénéfices pour Nestlé : d’abord, la multinationale économise sur le chocolat, ensuite elle oblige d’acheter deux tablettes puisque les recettes traditionnelles nécessitent 250 g de chocolat ! Une telle roublardise mérite d’être saluée. Quant à Côte d’Or, ses plaquettes de chocolat Noir Orange 70 % de cacao ont subi une légère modification en 2014 : de 70 %, la teneur en cacao est passée subrepticement à 56 %.

Anaïs Lamarge

À voir aussi