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Quand Niel et Klaba s’affrontent pour la reprise d’une pépite de la French Tech


En redressement judiciaire, la start-up Blade, ancienne star de la French Tech qui a levé 135 M€ (Simoncini, Kosciusko Morizet…), attise les convoitises. Après Octave Klaba (OVHCloud), c’est au tour de Xavier Niel (Iliad) d’entrer dans la danse. Alors qu’Octave Klaba pensait empocher la mise aisément sur le dossier Blade,...

Entreprendre - Quand Niel et Klaba s’affrontent pour la reprise d’une pépite de la French Tech

En redressement judiciaire, la start-up Blade, ancienne star de la French Tech qui a levé 135 M€ (Simoncini, Kosciusko Morizet…), attise les convoitises. Après Octave Klaba (OVHCloud), c’est au tour de Xavier Niel (Iliad) d’entrer dans la danse.

Alors qu’Octave Klaba pensait empocher la mise aisément sur le dossier Blade, c’était sans compter sur l’insatiable appétit de Xavier Niel, le tycoon des télécoms, auquel il est souvent comparé. Maintenant que le fondateur de Free s’intéresse de près à la reprise de la pépite française du Cloud Computing, les deux entrepreneurs sont en concurrence directe. Et au terme de la procédure judiciaire, c’est bien l’un des deux qui mettra la main sur Blade, une entreprise au bord du gouffre malgré les millions levés au fil des années.

Klaba avait été le premier à dégainer en lançant une offre via son fonds d’investissement (Jezby). Le fondateur d’OVH a proposé un investissement immédiat de 5 millions d’euros et la reprise de l’intégralité des 123 salariés. Mais l’entrepreneur roubaisien voit plus loin et promet deux tranches d’investissement de 30 millions d’euros chacune pour redonner un coup d’accélérateur à Blade. Ce projet passerait également par une plus forte intégration avec l’infrastructure d’OVHCloud.

Niel appuie un petit groupe de salariés

Mais Klaba n’est plus seul. Son offre est désormais en concurrence avec celle portée par le CTO de la start-up Jean-Baptiste Kempf (ex VLC) et cinq autres salariés de Shadow, qui sont soutenus et financés par Xavier Niel via son groupe de télécoms Iliad, maison-mère de Free. Leur proposition s’élève à quatre millions d’euros et propose une refonte des contrats existants et des offres commerciales. A terme, si leur offre était retenue, Iliad serait propriétaire à 80 % de Blade. « Il y a une vraie notion d’indépendance et d’autonomie dans ce que nous propose Xavier Niel, affirme au média Les Numériques Yannis Weinbach, qui fait partie du projet. L’idée est de mener la barque vers l’équilibre, et derrière, c’est à nous de gérer l’entreprise et de la faire croître. »

Niel et Klaba, une vieille histoire

Ironie de l’histoire, si les deux entrepreneurs français sont aujourd’hui face-à-face sur le dossier Blade, leurs routes ont eu l’occasion de se croiser il y a bien longtemps. C’est en effet Xavier Niel qui a mis le pied à l’étrier d’Octave Klaba au début des années 2000 en lui prêtant une cave, rue Amelot, dans le 11ème arrondissement, puis un sous-sol pour installer ses serveurs et lancer ce qui deviendra plus tard OVH.

Produit pensé pour les joueurs de jeux vidéo, Shadow, le service développé par Blade, offre à tout un chacun la possibilité de profiter d’un ordinateur haut de gamme depuis son propre PC. Cette prouesse est rendue possible par le cloud.

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