Depuis plusieurs années, le Made in France séduit de plus en plus les producteurs mais également les consommateurs. Mais qu’est-ce que le made in France exactement ? Qu’en pensent les acheteurs français ?
Le « Made in France » a largement été mis en avant en 2013 par Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, et sa marinière qui ont largement fait le tour des médias ! Certains s’en sont amusés, mais le phénomène du « Made in France » s’avère être de plus en plus un argument marketing pour ces entreprises françaises qui ont décidé d’opter pour une production hexagonale.
De nombreuses entreprises françaises ont fait le choix de continuer, de développer ou de démarrer une production légalement Made in France afin de pouvoir en revendiquer l’appellation. Quelques-uns, peu nombreux cependant, il faut l’avouer, ont même opté pour une relocalisation en France. Un argument de vente efficace, mais également une démarche solidaire pour développer et maintenir l’emploi dans notre pays.
Le marketing et la communication s’en sont emparé et nombreuses sont les campagnes publicitaires qui mettent en avant l’argument Made in France. C’est qu’aujourd’hui, les consommateurs y sont de plus en plus sensibles et conscients des enjeux. Les scandales sanitaires des dernières années ont notamment eu un impact avéré dans le choix des produits alimentaires. Le Made in France est alors rassurant.
Dans les autres secteurs, c’est également la traçabilité, le maintien de l’emploi et un gage de qualité qui orientent les consommateurs. Côté entreprises, produire en France a bien des avantages au-delà de l’image : disposer des stocks et des produits finis permet une réduction des coûts de transport (sans parler de l’empreinte écologique qui est dans ce cas optimisée) et d’immobilisations financières. Les circuits plus courts permettent une plus forte réactivité à la demande du client.
Un impact réel sur l’emploi
La FIMIF, seule fédération de consommateurs engagée dans la promotion et le développement du Made in France, rappelle que consommer français génère 3 fois plus d’emplois en France. Et que le déficit commercial sur les biens manufacturés représente à lui seul une perte de 940 000 emplois en France (FIMIF). Une étude de la FIMIF et du bottin du Made in France extrapole et révèle qu’entre 55 000 et 160 000 emplois pourraient être créés en France si la plupart des Français consommaient Made in France, ne serait-ce qu’une fois sur deux pour leurs chaussures et une fois sur trois pour leurs vêtements.
Mais nous en sommes très loin. Si le Made in France séduit, la marge de progression reste énorme. En effet, il ne représente que 5 % des ventes de chaussures, 10 % du prêt-à-porter, 10 % des jeux et jouets. Le mobilier s’en sort mieux avec 40 %.
Que signifie réellement la mention made in France ?
Le Made in France est un marquage d’origine que les entreprises peuvent mentionner sur leurs produits, spécifiant ainsi qu’il a été fabriqué en France. Mais pas forcément en totalité. La plupart des marchandises subissant aujourd’hui différentes phases de transformation, dans des lieux multiples, le Direction de l’information légale et administrative stipule que « Si le fabricant décide d’indiquer sur son produit une mention d’ origine, celle-ci doit se conformer aux règles d’origine non préférentielle mises en place par les services douaniers.
Le “Made in France” ou bien “Fabriqué en France” est une mention attestant que le produit en question est de fabrication française. Une marchandise est considérée comme originaire du pays où a lieu la dernière transformation substantielle ou représentant un stade de fabrication important ». Ainsi, un produit fabriqué à l’étranger et dont seul le conditionnement a été effectué en France ne peut prétendre au Made in France. Idem pour des marchandises auxquelles auraient été apportées de simples finitions en France.
Si un produit a été transformé dans au moins deux pays, la mention Made in France est possible à condition que « la dernière transformation ou ouvraison substantielle, c’est-à- dire ayant abouti à la création d’un produit nouveau, a été réalisée en France » et pour le produit « dont 45 % de la valeur ajoutée a été réalisée en France ». Ce qui veut dire qu’un vêtement fabriqué en France à partir d’un tissu venu de Tunisie ou de Chine peut bénéficier du Made in France puisque la dernière transformation substantielle, à savoir la confection, a été réalisée sur le territoire national.
La Direction de l’information légale et administrative précise ainsi que « L’indication de l’ origine géographique d’ un produit non alimentaire est facultative ». En revanche, le marquage Made in… est obligatoire pour certains produits alimentaires comme la viande bovine, les fruits et légumes, les poissons de mer et d’eau douce. La mention Made in France ne correspond donc pas à un cahier des charges précis, ce contrairement aux labels. Toutefois, la loi interdit l’ apposition d’ indications d’origine qui s’avéreraient mensongères.
Ainsi, si l’appellation est facultative, dès lors qu’elle est apposée, elle doit impérativement respecter le code des douanes et le code de la consommation. Ce sont les services de la douane qui vérifient que l’indication d’origine est bien exacte au moment de l’importation de produits. Mais, une fois le produit mis en circulation sur le marché français, c’est la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) qui en contrôle la provenance.
Géraldine Guillot