À 37 ans, le fondateur de Chi-Fou-Mi, est le producteur dont tout le monde parle. Depuis 2018, il transforme tous ses films en succès. 2,3 millions pour BAC Nord, sans parler de Novembre ou le Grand Bain, avec ses 4,5 millions d’entrées. Qui dit mieux ?
Bon sang ne peut mentir. Hugo baigne dans le monde du cinéma et de l’audiovisuel depuis ses premières couches-culottes. Fils du réalisateur télé et cinéma Arnaud Sélignac, sa mère, ses oncles travaillent aussi dans ce domaine, son beau-père est quant à lui Étienne Chatiliez, connu pour ses comédies sociales savoureuses. N’en jetez plus, la cour est pleine !
Le petit grandit avec des images plein la tête. Le jeune Hugo arrête ses études. Sans le bac, il lui semble finalement assez naturel de se lancer dans le monde de la production à l’âge vénérable de 18 ans ! Un record. Aujourd’hui, à 37 ans, on ne peut donc plus le considérer comme un jeune producteur, mais au contraire un professionnel expérimenté qui garde cependant une véritable fraîcheur.
FORMATION HAUT DE GAMME
Si Hugo Sélignac a toujours baigné dans un environnement où la réalisation de films n’avait rien de si extraordinaire, il a pris le temps de faire ses classes. À 18 ans, il décroche des stages et en profite pour peaufiner sa vocation. Finalement, ce sera la production, qui permet de suivre un projet dès sa naissance jusqu’à son lancement dans le monde. Il décroche un an plus tard un stage qui va compter, aux « les Productions du Trésor », dirigées par Alain Attal. Le courant passe entre l’homme d’expérience et le jeune assoiffé de projets.
Hugo Sélignac va évoluer pendant des années dans l’entreprise, grandissant avec elle sous la protection d’un mentor plus que doué. Alain Attal a le nez creux, pour le producteur de « Polisse » et « les Petits Mouchoirs », les succès s’enchainent. Le temps est cependant venu de se lancer en solo. Hugo sent que le métier est fait pour lui, il faut de la rigueur bien entendu, mais aussi du flair, de la persévérance et de l’empathie pour les créateurs sans oublier un certain goût du risque.
CHI-FOU-MI
En 2010, la décision se concrétise, Hugo Sélignac devient son propre patron. Il choisit son premier projet, s’y implique totalement, ce sera « La Marche » de Jamel Debouzze. Et un échec auquel il ne s’attendait pas. On dit d’un échec qu’il est une expérience formatrice, c’est bien le moins étant donné le stress et les doutes qu’il engendre. Finalement, un peu sonné, le jeune producteur décide de repartir à l’attaque. À vrai dire, il n’avait pas le choix, Hugo est un entrepreneur au vrai sens du terme et déborde d’idées pour le cinéma, tout comme pour les nouvelles plateformes.
Il a d’ailleurs vendu les droits de diffusion de « BAC Nord » à Netflix et y a fait un énorme succès avec le film « En Passant Pécho ». Il décide d’appuyer le projet de « Elle l’adore » de la jeune réalisatrice Jeanne Herry, le début d’une belle série dont des jackpots qui peuvent le rasséréner, il est effectivement bien fait pour le job.
LES SUCCÈS S’ENCHAÎNENT
Le cinéma français peut remercier le jour où Hugo Sélignac crée son entreprise, car il a bien contribué à remplir les salles depuis lors. Plus de 4,5 millions de personnes se sont laissées émouvoir par l’équipe de bras cassés émouvants et volontaires du « Grand Bain », plus d’1,6 million pour le « Chant du Loup » sans parler de 2,3 millions pour « BAC Nord ». Et cela se poursuit avec « Novembre ». Difficile de comparer les films produits et coproduits par Chi-Fou-Mi, tant les thèmes et les ambiances sont différents. L’homme aime la diversité et les styles éclectiques. Autre force, il n’a pas peur de partir sur des aventures risquées.
RÉSEAU
On évoque la « grande famille du cinéma », parfois avec un sourire narquois. Hugo Sélignac quant à lui a su se construire un réseau de proches dans la profession avec qui il évolue en confiance. Tahar Rahim fait partie de ce cercle, tout comme les réalisateurs et réalisatrices qu’il produit. Cela ne peut remplacer le soutien solide de sa « vraie » famille, une épouse, Emma Reynaud, qui le soutient à 200% même si elle est elle-même bien occupée avec sa marque de prêt-à-porter, et deux enfants avec lesquelles il peut déjà discuter de cinéma… pour enfants.
CHANGEMENT AU CAPITAL
Toujours président de Chi-Fou-Mi, Hugo Sélignac a vendu la majorité de ses parts de l’entreprise l’an dernier à Mediawan, le groupe audiovisuel fondé au départ sous forme de SPAC par Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Pierre-Antoine Capton. Mediawan est devenu depuis sa création il y a sept ans l’un des principaux groupes de productions européens, ceci va permettre à Hugo Sélignac de voir l’avenir en grand, avec de nouveaux projets cinéma et télé, toujours dans sa ligne qualité et grand public. Le cinéma hexagonal en a bien besoin après la chute dommageable du génial Luc Besson.
Anne Florin