Le dernier grand chausseur romanais, Clergerie, attend pour le 14 juin, le nom de son repreneur… qui devra, pour remporter la mise, améliorer son offre initiale.
Clergerie est créée en 1981, à Romans-sur-Isère, après avoir collaboré pendant trente ans avec le chausseur Charles Jourdan. L’apogée de la marque se situe dans les années 80/90, où les plus grandes stars sont chaussées par Clergerie. Il développe alors une nouvelle gamme de luxe, avec ses célèbres talons à parallélogramme, communs de nos jours, mais considérés comme révolutionnaires à l’époque.
Au fil du temps, la marque va perdre de son lustre, et Robert Clergerie abandonne son poste en 2011.
Clergerie sera rachetée par la holding de Jérôme Espinos, CEO de French Legacy Group (qui, elle-même appartient au fonds d’investissement Mirabaud Patrimoine Vivant), jusqu’au 29 mars dernier, date de sa mise en redressement judiciaire par le tribunal de Paris.
Après les disparitions de Charles Jourdan et de Stéphane Kélian, un autre grand nom de la chaussure risque de disparaître. 120 employés sont aux aguets en attendant la décision du tribunal, qui vient de repousser au 14 juin, sa décision finale.
Trois repreneurs
Il existe sur la table du juge, trois repreneurs officiellement, le premier, Optakare, une société belge vient de reprendre à la barre, le 4 mai, la marque André et ses magasins, en reprenant Clergerie et 40 employés sur les 120.
Le second, un homme d’affaires tunisien s’est également positionné sur la reprise, sans plus de précisions. Quant au dernier, il s’agit du géant américain Titan Industries, qui dispose déjà d’une dizaine de marques de chaussures. L’offre comporte une cinquantaine de salariés conservés.
Les propositions n’ont pas fait l’unanimité auprès du tribunal qui offre un délai supplémentaire jusqu’au 14 juin pour que les repreneurs puissent améliorer les offres, ce qui est loin d’être gagné.
Le quatrième, serait le fonds d’investissement Mirabaud Patrimoine Vivant, une offre semble avoir été évoquée à la barre, sans que l’on en sache beaucoup plus. Ces derniers ayant même démenti… Ce qui semble inéluctable, c’est qu’une grande marque française du luxe va changer de mains et quitter le savoir-faire à la Française, au plus grand désespoir d’un homme de 88 ans, Robert Clergerie, qui avait pourtant laissé son entreprise à French Legacy Group, en bonne santé, elle gagnait de l’argent, depuis c’est la catastrophe, les repreneurs n’étaient pas très bons d’après Robert Clergerie, l’histoire lui donne raison.