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Rachida Dati : « Anne Hidalgo a réussi à écœurer les Parisiens de Paris »


Après deux mandats à la mairie du 7ème arrondissement, la candidate LR à la mairie de Paris, aujourd’hui âgée de 54 ans, est au coude-à-coude avec Anne Hidalgo pour les municipales parisiennes. Dans un entretien exclusif accordé à Entreprendre, l’ancienne Garde des Sceaux fustige le bilan de la candidate socialiste. Quel...

Entreprendre - Rachida Dati : « Anne Hidalgo a réussi à écœurer les Parisiens de Paris »

Après deux mandats à la mairie du 7ème arrondissement, la candidate LR à la mairie de Paris, aujourd’hui âgée de 54 ans, est au coude-à-coude avec Anne Hidalgo pour les municipales parisiennes. Dans un entretien exclusif accordé à Entreprendre, l’ancienne Garde des Sceaux fustige le bilan de la candidate socialiste.

Quel bilan dressez-vous du mandat d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris ?

C’est un fiasco. Elle a réussi l’impensable : réussir à écœurer les Parisiens de Paris. La délinquance a explosé en particulier les violences volontaires, les cambriolages, les vols à la tire. Paris est de plus en plus sale. L’espace public est à l’abandon. La dette a été multipliée par six depuis 2001. Ce bilan calamiteux démontre que Paris n’est ni géré ni dirigé.

Comment favoriser le développement économique de la capitale ?

Paris doit redevenir une ville attractive, compétitive. Ce que je veux, c’est attirer et libérer les talents, pour créer un écosystème favorable à la création et à l’innovation. En mettant toute mon énergie dans l’amélioration des conditions de vie et dans l’attractivité, je permettrai à ceux qui font l’économie de rendre à notre capitale, forte de ses atouts, la place qui doit être la sienne dans la compétition internationale.

Je serai très attentive à une juste prise en charge par l’État des fonctions qui lui incombent, et, s’agissant de la fiscalité propre de la Ville, il faut retrouver la compétitivité qu’elle a en partie perdue. Cette vigilance sera d’autant plus nécessaire dans la perspective des JO de 2024.

Comment simplifier la vie des entreprises et favoriser leur développement ?

Vous ne pouvez pas avoir d’attractivité économique quand il n’y a pas d’attractivité pour les habitants. 12 000 Parisiens quittent Paris chaque année et ce n’est pas lié qu’au coût du logement. Rien n’est fait pour leur faciliter la vie et en particulier des familles qui sont les premières à partir. Que Paris se vide de ses familles, c’est un problème pour les entreprises.

Ensuite, tout est fait pour que Paris devienne un musée sous cloche. La mobilité est entravée. Madame Hidalgo a réussi à inventer l’embouteillage de jour comme de nuit. C’est un frein au développement de l’activité de tous ceux qui font vivre Paris !

Enfin, la ville de Paris n’a rien fait pour accompagner les artisans et commerçants parisiens qui ont beaucoup souffert depuis plus d’un an et demi maintenant des manifestations des gilets jaunes organisés chaque semaine, puis de la grève contre la réforme des retraites cet hiver. C’est pourquoi je propose d’institutionnaliser un fonds de soutien pour leur permettre de faire face à ces difficultés qui mettent en péril leur survie.

Comment répondre aux enjeux associés à la mobilité ?

Anne Hidalgo a chassé la voiture sans mettre en place une politique cohérente de transports en commun. Vélib’ a été supprimé, pour finalement revenir. Autolib a été un fiasco financier et de mobilité. On ne peut pas dire qu’il ne faut plus aucune voiture, car il y a des artisans, des gens qui travaillent, des familles qui en ont besoin.

La première urgence, c’est donc de définir un schéma global de mobilité avec des experts, en partenariat avec les communes limitrophes et les maires d’arrondissement, pour faire de Paris une ville fluide et ouverte. Nous devons mettre un terme à l’anarchie entre voies de vélo, trottinettes isolées et piétons qui doivent se sentir en sécurité. Les places de stationnement en surface seront conservées dans leur ensemble et les bailleurs comme les entreprises seront incités à développer des rangements pour les vélos et l’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques et hybrides.

Quels sont les solutions face au problème du logement dans la capitale alors que le coût à Paris poursuit sa flambée ?

Je ne crois pas que le rôle du Maire de Paris soit de contrôler le marché, d’y injecter des milliards, en déstabilisant ou en faisant monter les prix. La Ville de Paris continue d’acheter à prix d’or du logement dans le parc privé, contribuant à assécher l’offre et à favoriser la spéculation immobilière. Je veux rompre avec cette logique absurde. C’est la raison pour laquelle je propose des mesures pour remettre de la confiance dans le marché locatif – je rappelle que deux tiers des Parisiens sont locataires – et des aides directes pour les familles, que nous devons absolument maintenir à Paris.

Je créerai une cellule d’aide et de médiation pour le secteur locatif au sein de la Ville de Paris. Elle aura toutes les compétences pour appuyer juridiquement les propriétaires et les aider à récupérer leur bien, mais aussi soutenir les locataires qui font face à un accident de la vie. Ensuite, je souhaite une aide ciblée pour les familles qui accueillent un enfant, car c’est cette catégorie de la population qui est la plus nombreuse à quitter Paris. Je lancerai le chèque « Paris d’Avenir » : 1200 euros par an pendant trois ans pour pouvoir se loger plus grand à l’arrivée d’un nouvel enfant.

Propos recueillis par Isabelle Jouanneau


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