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Récession ou stagflation ?


Tribune. La bourse de Paris tient le choc de la crise bancaire en cours, tout du moins en apparence car le CAC 40 n’est tenu que par 6 valeurs qui représentent 50 % de sa capitalisation. Sans le luxe ce serait différent et grâce à nos champions nationaux, il y a...

Entreprendre - Récession ou stagflation ?

Tribune. La bourse de Paris tient le choc de la crise bancaire en cours, tout du moins en apparence car le CAC 40 n’est tenu que par 6 valeurs qui représentent 50 % de sa capitalisation. Sans le luxe ce serait différent et grâce à nos champions nationaux, il y a une singularité à Paris qui n’avait jusque alors jamais existé :

Celle de faire mieux que les indices Américain, il est clair que le Nasdaq réalise pour l’instant une belle performance car les investisseurs anticipent une baisse des taux d’intérêt cependant les 3 indices majeurs sont en phase 4 de Weinstein ce qui n’est pas le cas du CAC 40 qui navigue proche de ses plus hauts historiques.

À une autre époque , la sanction aurait été immédiate face à des indices US baissiers.

En effet, après un très bon début d’année malgré les pressions inflationnistes généralisées et des résultats d’entreprises globalement plus que mitigés, des faillites bancaires sont venu obscurcir le tableau d’un optimisme démesuré des investisseurs au regard de l’économie réelle et de ses perspectives.

Cela a commencé avec la banque cryptos Silvergate, on connaît les problèmes du système financier des cryptomonnaies depuis plusieurs mois déjà avec la faillite de FTX.

S’en est suivi rapidement la chute de la Silicon Valley bank, 16ème banque américaine suivi de la Signature bank, du jamais vu depuis 2008 !

Une conséquence de la montée trop « rapide » des taux d’intérêt par la FED après plus d’une décennie d’argent gratuit ou peut être autre chose… ?

L’effet domino ne s’est pas fait attendre avec la déroute de Crédit suisse, fondée en 1856, qui était en grandes difficultés depuis un bon bout de temps puis de Deutsche Bank qui a dû vendre des milliards d’obligations en urgence déclenchant dans la foulée une flambée des credit default swap, un instrument de couverture contre le risque de défaillance .

De quoi raviver le risque systémique et le fantôme de 2008, une crise financière mondiale.

Pour l’instant tout est sous contrôle, le Crédit Suisse a été rachetée en urgence par UBS sur injonction du gouvernement, une nécessité comme l’a annoncé le vice président de la Banque nationale Suisse, autrement le Krach financier était assuré…

Les marchés financiers ont depuis repris du poil de la bête, au prix de 300 milliards d’injection de liquidités, et au moins jusqu’à fin Avril des liquidités seront injectés tous les jours pour éviter des tensions sur le crédit, la FED a même prêté de l’argent à d’autres banques centrales.

Le système bancaire est sûr il ne faut pas s’inquiéter, toute le monde est monté au créneau en même temps pour nous l’assurer, jusqu’au président Biden lui-même, on verra bien. En tout cas il a lui même assuré que la crise bancaire n’était pas terminée, de même que Jamie Dimon, le directeur général de JP Morgan, cette crise aura des répercussions et le risque de récession a augmenté.

La FED soutiendra le système coûte que coûte comme l’a si bien dit Jérôme Powell, tout pour plaire au marché, toujours avide de liquidités, et maintenant c’est certain la FED va baisser ses taux cette année, le marché y croit et il monte, enfin certaines valeurs !

Pendant ce temps l’inflation hors alimentation et énergie monte encore au Royaume Uni et en Allemagne, et même si elle a baissé aux États-Unis c’est encore insuffisant, l’inflation est encore trop élevée et le combat n’est pas gagné comme l’a assuré plusieurs membres de la FED ainsi que Madame Lagarde.

Au final la récession n’est peut être pas aussi certaine qu’une stagflation comme le témoignent des gérants dans une dernière enquête de Bank of America, c’est à dire une période longue d’inflation sans croissance et un chômage élevé. En effet les demandes d’allocations chômage commencent à augmenter et les créations de postes aux USA sont au plus bas depuis 2 ans.

Et puis la récente injection massive de liquidités dans le système déjà généreusement abreuvé, ressemble en fait a du quantitative easing, ce qui fera mécaniquement monter l’inflation de même que la récente baisse de production de barils récemment décidée par l’Opep.

La hausse des taux d’intérêt n’est peut être finalement pas achevée, en tout cas récession ou stagflation, de nouvelles turbulences sont sûrement à prévoir dans les semaines ou mois à venir sur les marchés actions.

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Stéphane Breuil

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