La chronique économique hebdomadaire de Bernard CHAUSSEGROS
À la suite de mes deux dernières chroniques, on aura compris que le constat d’une France en difficulté a été fait. La rentrée de septembre s’annonce dans un contexte de stagflation, largement dû à la conjonction entre trois facteurs inflationnistes, les effets de la pandémie des deux dernières années et les risques d’une reprise comme on le voit en Chine, une inflation mondiale soutenue par la hausse des prix du pétrole et surtout la guerre en Ukraine, qui, quel que soit sa durée, va longuement déséquilibrer les approvisionnements en énergie et en produits alimentaires de base comme les céréales.
C’est donc dans le cadre d’un dossier économique complet de la relance que je veux aujourd’hui orienter mon analyse, après avoir, la semaine dernière, insisté sur les infrastructures dont notre pays a besoin pour refonder son indépendance et retrouver sa position de leadership en Europe et dans le monde. Nous savons désormais que la richesse économique, la production de biens, quels qu’ils soient, et leurs commercialisations, cela ne peut se faire sans que nous disposions d’infrastructures opérationnelles. Reste alors à susciter, partout dans le pays, une sorte de mutation du marché de l’emploi.
La crise sanitaire nous a fait prendre conscience des limites de la mondialisation. Les citoyens sont mobilisés pour rappeler à leurs dirigeants leurs inquiétudes quant à la vulnérabilité du système économique basé sur l’équilibre des marchés. L’idée d’un capitalisme équitable a largement progressé dans les mentalités des citoyens et des dirigeants politiques qui comprennent mieux la nécessité de retrouver une indépendance et une autosuffisance.
Ceci étant rappelé, les stratégies ne peuvent pas se limiter à des constats et à des déclarations d’intention. Il convient de mettre en action les forces vives de la nation, et l’action doit être menée sur tout le territoire, parallèlement aux grands thèmes retenus par l’exécutif dans le cadre du plan « France relance ». Les régions françaises, avec leurs forces et leurs faiblesses, tant en termes de population que de secteurs d’activité seront au cœur de l’action !
Lors de la parution, en juillet 2021, du dossier de presse pour la présentation du plan lancé en septembre 2020, le premier ministre était optimiste, notamment sur la réalité d’un taux de croissance supérieur aux attentes. Pour les pouvoirs publics, le constat était clair car le rebond était là. La France se félicitait de réajuster ses prévisions de croissance de 5 à 6% pour 2021 et affirmait que « France Relance » jouait un rôle évidemment majeur dans cette dynamique.
Le budget du projet initial (100 milliards d’euros) avait été en partie engagé avec un objectif de 70 milliards d’euros pour la fin 2021. Or, un an plus tard, après une belle année 2021 et ses 7 %, la France de 2022 se prépare à un taux inférieur à 4 %. Pour l’instant, cela ne semble pas fragiliser le plan « France relance ». Comme l’a souhaité le gouvernement, son engagement est ferme et les moyens exceptionnels mis en œuvre devraient permettent de « soutenir l’activité et l’emploi, tout en impulsant les transformations qui préparent la France de 2030 ».
De nombreux projets ont été soutenus, ce qui a permis réaliser des progrès importants en termes de transition écologique et de reconquête industrielle, avec l’objectif affirmé de reconquérir notre indépendance.
Il faut savoir que, région après région, puis département par département, le plan aborde son intervention selon trois volets, l’écologie, la compétitivité et la cohésion sociale « France Relance » souhaitant particulièrement centrer ses interventions sur les territoires et sur les populations les plus fragilisés par la crise (les quartiers prioritaires de la ville, les zones rurales ou les jeunes).
Les interventions de « France Relance » se fondent sur une volonté de déconcentration impliquant prioritairement les initiatives venues des acteurs « terrain ». Selon le premier ministre, « la France de demain sera plus verte, plus compétitive et plus inclusive ».
Les trois volets du plan « France Relance »
Le volet Écologie est principalement consacré à des rénovations de bâtiments publics de l’État et en particulier de bâtiments destinés à l’Enseignement supérieur et à la vie étudiante. On y finance également des mesures d’accompagnement (400.000) dans le « verdissement » de leur véhicule automobile, par des primes à la conversion et des bonus écologiques.
C’est enfin un mécanisme de développement de la rénovation écologique de l’habitat, via le recours à « MaPrimeRénov », afin de permettre aux particuliers de réduire la consommation énergétique de leur logement.
Le volet Compétitivité se caractérise par une volonté de repositionner l’industrie au cœur des territoires, par des projets d’investissements productifs (installation de nouvelles lignes de production, modernisation d’appareils productifs ou développement de nouveaux sites industriels), notamment dans les cinq secteurs les plus cruciaux pour notre indépendance industrielle. Il s’agit essentiellement de mesures d’incitation fiscale, d’aides à l’exportation et de prêts participatifs destinés à consolider les fonds propres des PME.
Mais « France Relance » intervient également pour la modernisation et la consolidation des services culturels, la préservation du patrimoine historique et des monuments nationaux.
Le volet Cohésion est largement centré, dans chacune des régions, sur le plan « 1 jeune, 1 solution » dont le but est d’accompagner la formation et l’entrée des jeunes générations dans la vie professionnelle, notamment par des aides à l’embauche et à l’apprentissage. En un an, près de 2 millions de jeunes gens ont pu être recrutés en contrat à durée déterminée de plus de trois mois, et l’apprentissage a connu une année record dès le lancement du plan en 2020.
Dans le cadre de ce volet Cohésion, « France Relance », c’est aussi pour l’État une façon de se tenir aux côtés des communes dans le financement de leurs projets d’investissement local (rénovations d’établissements scolaires, de centres médicaux de proximité, voire de projets valorisant la pratique du cyclisme).
La question de la mobilité
La clef du monde actuel, c’est la mobilité. Or, historiquement la France est un pays jacobin très centralisé autour d’une administration parisienne, et ce, en dépit de toutes les réformes et lois de décentralisation édictées dans les cinquante dernières années. Le principal enjeu du quinquennat à venir, dans l’esprit du plan « France Relance » sera bien de faire évoluer les mentalités, tant au niveau des citoyens qu’au niveau de l’État et de collectivités locales.
Par comparaison, on peut prendre l’exemple de la Suède qui pratique une planification indicative et qui privilégie les procédures de concertation pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés. Ce pays a fait de considérables modifications dans les méthodes et dans l’organisation de sa planification.
Elle a mis en place un Secrétariat pour les études sur le futur, image particulièrement significative de la volonté affirmée d’une nouvelle orientation. Relevant directement du Premier ministre, ce secrétariat indique clairement que l’élaboration d’études prospectives est en voie de devenir une phase normale de la planification gouvernementale du pays.
Il en ressort un suivi de l’état d’avancement voire de la réalisation des plans, notamment en termes d’écologie, projet par projet et ville par ville, et non pas à l’échelle du pays dans son ensemble. La France aurait réellement intérêt à s’inspirer d’une telle initiative. C’est sans doute l’image que veut donner, dans sa présentation politique, le plan « France Relance » qui décline par région et par département les mesures prises pour chacun des volets, Écologie, Compétitivité et Cohésion.
La philosophie du plan est intéressante, mais se détache avec difficulté de la centralisation, le pouvoir de décision demeurant peu ou prou entre les mains du pouvoir exécutif central et les dépenses étant affectés sur le budget de l’État.
Bien évidemment, la France est en capacité de poursuivre le développement de productions industrielles plus classiques comme l’automobile, la construction aéronautique ou les trains à grande vitesse. Et il convient de noter que ces grands fleurons industriels sont historiquement implantés en de nombreuses régions du territoire et non pas à Paris ou en Île-de-France.
En revanche, le bilan qu’il est intéressant de faire est celui des capacités régionales à se développer sur des projets qui redonnent vie aux provinces éloignées de la ville capitale et de mobiliser les énergies pour éviter ce que les cinquante dernières années ont susciter, les déserts économiques et sociaux.
La question de la formation
La question de la mobilité ne va pas sans une refonte importante de la formation. La mobilité n’est pas un acquis culturel pour une grande partie de la population. Pour un grand nombre de raisons légitimes et respectables en soi, les Français éprouvent de grandes difficultés à quitter leur région natale, celle où ils ont leurs racines, leurs familles et leurs habitudes. Il n’est donc pas toujours facile de faire se correspondre les offres et les demandes d’emplois. Au surplus, dans un monde dont les technologies évoluent rapidement, les qualifications ne sont bien souvent plus à la hauteur des enjeux des nouvelles entreprises.
On ne peut pas toujours convaincre quelqu’un qui cherche un emploi à la hauteur de ses qualifications de changer de région pour en trouver un, mais il est important de l’y inciter. Cela étant dit, en matière de formation, la France doit faire face à de multiples ambitions, dont la première est de former les jeunes générations aux métiers nouveaux inventés par le progrès scientifique. Ne dit-on pas souvent que les lycéens d’aujourd’hui exerceront demain un métier qui n’existe pas encore ! Il faut aussi « inventer » des formations qui permettent aux futurs travailleurs de s’adapter facilement à toutes les évolutions. Il faut enfin cesser de mépriser les formations dites « professionnelles » pour favoriser des filières dites « intellectuelles » qui débouchent souvent sur le chômage. En redonnant tout son sens à la valeur « travail », l’enjeu principal sera d’éviter que près d’un million d’emplois ne soient pas pourvus, alors que le taux de chômage, même s’il s’améliore, se situe toujours aujourd’hui à plus de 7 %.
L’importance du régalien
La relance de notre pays passera d’abord par le rétablissement des services du domaine régalien, la santé, la sécurité et la justice. Des constats alarmants ont été faits très récemment. Certains services hospitaliers, à Paris même, et dans de grandes villes comme Bordeaux, Lyon ou Marseille, risquent de fermer, au moins partiellement dans les prochaines semaines, faute de pouvoir disposer d’effectifs suffisants de médecins, d’infirmiers ou de soignants, et c’est également le cas dans de nombreux EHPAD ! On a beau entendre régulièrement les plaintes des populistes critiquant la fonction publique, il serait temps de réformer la fonction publique territoriale (les mairies notamment) aux effectifs souvent pléthoriques, pour donner à la santé les effectifs qu’elle réclame désespérément ! On ne compte plus les « burn-out » et nombreux sont ceux qui quittent ces métiers si indispensables à la nation.
Il en est malheureusement de même pour ce qui concerne les services d’enquête et les palais de justice. En novembre dernier, une tribune publiée dans Le Monde faisait grand bruit. Signée par 3.000 magistrats et avocats, elle a dépassé les 10.000 signataires qui dénoncent une justice aux moyens insuffisants, « qui chronomètre tout » et qui est devenue « maltraitante ». Le ministère de la Justice a lancé une enquête auprès des tribunaux pour que soient mesurés les charges de travail et les effectifs nécessaires. Les magistrats travaillent en moyenne 60 heures par semaine, compte tenu des permanences de nuit, des déplacements sur le terrain et les astreintes de week-end. Pour nombre d’entre eux, le problème n’est pas tant la masse de travail que cela représente, que la qualité du service public de la Justice, tel qu’il est actuellement rendu aux justiciables.
La nécessaire réforme de la fiscalité
Au fil des semaines et de mes dernières tribunes, je n’ai eu de cesse de marteler mon attachement à l’importance fondamentale du rôle du Politique, pris au sens le plus noble du terme, dès lors qu’il s’agit de se mettre réellement au service des citoyens, de l’intérêt collectif et du bien commun. Mais cette ardente obligation impose, malgré les excès parfois délétères du capitalisme financier et de la mondialisation, que les valeurs humanistes soient transmises par-delà les générations.
Mes tribunes sont, de ce point de vue, éminemment politiques, certes, mais elles ne sont jamais partisanes. Elles ne sont ni de gauche, ni de droite, ni même « en même temps ». Et en adoptant cette approche Gaullienne, Colbertiste ou Napoléonienne, je veux croire au rôle déterminant de l’État pour catalyser l’effort collectif, qu’il soit public ou privé, pour souligner l’importance de la planification, des infrastructures, d’une éducation en phase avec son temps, et d’une souveraineté aussi bien économique, alimentaire que politique et militaire.
Je fais souvent référence au pacte social, renforcé, au sortir de la seconde guerre mondiale par le général de Gaulle, et je rappelle combien il est important de le remettre au centre de toutes nos politiques d’avenir, et d’y associer l’ensemble des énergies incroyables, des talents magnifiques et des savoir-faire ancestraux qui font la richesse de notre pays.
Nous sommes, toutes et tous, les acteurs de notre avenir, et notre appartenance à ce pacte républicain est le creuset essentiel dans lequel tous les forces vives du pays, françaises comme immigrées, peuvent et doivent se retrouver ensemble.
Reste un écueil : la dette. Elle représentera bientôt 120 % de la richesse nationale, alors que les critères qui sous-tendent l’Euro, notre monnaie commune qui nous évite, dans le contexte actuel, un cataclysme inflationniste, était de 60%.
Il faudra donc bien, un jour, trouver le moyen de payer, pour reprendre notre liberté d’agir et d’investir. Or la croissance ne se décrète pas. Il faut l’encourager, et il faudra bien pour cela trouver de nouveaux gisements d’impôts pour assainir nos finances publiques.
Pour commencer, l’État devra mettre un terme aux gabegies et faire enfin des économies structurelles qui me paraissent indispensables. Il faut mettre fin au mille-feuille de l’administration locale et à l’inflation déraisonnée de la fonction publique territoriale. Un ménage surendetté ne peut pas espérer s’en sortir s’il continue à dépenser sans compter et à vivre au-dessus de ses moyens. Un État non plus, nous le savons tous.
Mais il faudra aussi savoir comment prélever plus d’impôt, et surtout mieux, sans le rendre confiscatoire, injuste, ou culpabilisant.
La lutte contre la fraude fiscale et la taxation des GAFAM sont autant de perspectives qui sont d’ores et déjà à notre portée, mais, je le redis, si notre État est fort et prend le problème « à bras le corps ».
Mais il reste un gisement encore plus important, autant d’un point de vue pécuniaire que d’équité sociale au regard de notre pacte républicain : les expatriés. Quel joli mot que celui « d’expatrié » pour désigner nos émigrés à nous, qui sont, disons-le, les immigrés des autres.
Contrairement à la Pologne, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, ou encore l’Irlande, la France n’a jamais véritablement été une terre d’émigration, ce qui signifie que, nous, Français, nous avons des expatriés, pas des émigrés.
Ils sont de toutes nature nos expatriés !
Il y a bien entendu les grandes fortunes qui fuient l’impôt en devenant résidents à l’étranger. Il y a aussi les sportifs qui font carrière hors de nos frontières. Il y a les artistes, les anciens sportifs et autres fiertés nationales qui décident, elles-aussi, d’optimiser efficacement leur fiscalité. Il y a bien sûr nos retraités qui repartent « au pays », ou les autres qui vont profiter des cieux climatiques et fiscaux plus cléments du Portugal, du Maroc, ou de l’Asie du Sud-Est.
Il y a également nos scientifiques, nos entrepreneurs, bref, nos forces vives et nos jeunes talents qui partent entreprendre ailleurs, là où la contrainte fiscale leur parait plus douce. Il y a enfin une masse de plus en plus importante de jeunes expatriés, pas forcément diplômés d’ailleurs, qui partent tenter l’aventure à l’étranger, notamment à Londres (la sixième ville française de par sa population) pour y trouver un job, apprendre une langue, et qui se sentent à l’aise pour y travailler parfois très dur, et souvent sans filet.
Je ne compte pas, cela va de soi, les frontaliers qui sont nombreux à aller travailler en Suisse ou en Allemagne, et qui rentrent le soir en France où ils résident, consomment, et payent l’impôt. Une chose est sûre : nos immigrés qui travaillent et consomment en France, et à qui nous demandons l’assimilation culturelle, payent l’impôt en France. Mais pas nos émigrés : les expatriés Français.
Ils profitent pourtant à plein de leur passeport français, ce qui fait d’eux des individus sous la haute protection de nos ambassades, de nos consulats, et de notre armée, où qu’ils soient dans le monde. Ils profitent aussi de nos infrastructures, de nos hôpitaux, et de tout ce qui forge notre bien commun, quand ils rentrent « au pays », même temporairement, ou juste pour se faire soigner.
Si on se plaint à juste raison du travailleur détaché qui vient concurrencer la fiscalité du travail en France, on peut alors légitimement se plaindre du fait que l’expatrié concurrence tout autant le résident fiscal en France.
Les États-Unis qui sont un pays qui n’est ni communiste, ni anti-libéral, a, quant à eux, depuis très longtemps résolu le problème. Un citoyen Américain, qu’il ait une double nationalité ou pas, où qu’il soit dans le monde, doit faire une déclaration fiscale tous les ans aux Etats-Unis. Si la somme qu’il paye dans le pays d’expatriation est égale ou supérieure à ce qu’il aurait dû payer aux USA, il ne doit rien. Dans le cas contraire, il doit payer la différence au Fisc Américain.
Cette extraterritorialité de la fiscalité a un avantage qui va bien au-delà de la simple collecte fiscale. Elle ramène dans le giron du pacte républicain tous les nationaux, où qu’ils se trouvent, et dissuade probablement les forces vives, les exilés fiscaux, et les retraités de partir pour de mauvaises raisons ou par intérêt personnel.
Ceux qui ne supporteraient pas ce que les Américains tolèrent, pourraient alors déchirer leur passeport Français. Mais dans ce cas, sans être ni résident, ni national, ils perdraient bon nombre d’avantages qui vont au-delà du simple confort de se faire soigner. Un sportif perdrait la capacité d’être sélectionnable en équipe de France. Un artiste perdrait son auréole auprès du public. Un capitaine d’industrie deviendrait un simple patron étranger, et donc soumis à la concurrence féroce d’autres patrons étrangers pour prendre sa place, etc.
Si un immigré doit s’assimiler culturellement à la communauté nationale, alors il serait juste qu’un expatrié doive s’assimiler fiscalement à la communauté nationale. Il en va de notre pacte républicain, comme de notre capacité à surmonter cette crise, que de transformer notre pays et notre économie pour reprendre la place qui fut la nôtre.
Les mesures nécessaires de soutien aux PME et TPE
La relance des territoires passe par des actions citoyennes, mais surtout par l’activité des très petites, petites et moyennes entreprises qui ont une place centrale en France. C’est pourquoi, dans mon propos, j’estime que de nombreuses mesures, parfois déjà mises en place par le gouvernement doivent être maintenus et redynamisés.
Il s’agit, avant tout, de répondre aux besoins concrets des entreprises, en termes de financement post COVID-19, d’aide à la transition écologique et à la décarbonation, d’incitation à la rénovation du bâtiment et à la mobilisation pour une transition numérique. Il convient de les aider intelligemment dans leur capacité à innover, à investir utilement et à recruter de nouvelles compétences.
La dynamique à développer pour le marché de l’emploi
La relance de notre pays passera aussi par la valorisation d’activités pour lesquelles la France dispose déjà de capacités reconnues, comme la culture, le tourisme et le digital, de capacités nouvelles et indispensables pour son indépendance et sa survie comme la production d’énergie et la lutte contre le réchauffement climatique, et enfin, du fait de son territoire particulièrement privilégié, d’activités ancestrales comme l’agriculture.
Et cette relance par secteur se fera au plus près des bassins d’emplois, c’est-à-dire dans les régions. Les capacités de développement dont elles disposent tiennent beaucoup à leurs situations géographiques. On peut donc différencier les potentialités selon de grands thèmes et leur implantation géographique. Quelles sont les stratégies possibles ?
Les grands thèmes sont, à mon sens, la culture, sujet dans lequel on peut englober les actions culturelles elles-mêmes, le tourisme et le développement digital, large porte ouverte sur l’avenir, l’écologie, sujet qui réunit des préoccupations importantes autour de la protection de la planète, l’indépendance énergétique et le mieux vivre ensemble, et enfin l’agriculture dont notre vieux pays a longtemps tenu le leadership, et qui est très liée à toute l’industrie agro-alimentaire.
Ces trois grands thèmes seront les sujets de mes chroniques à venir avec des propositions très concrètes : celles d’une France active et dynamique.
Bernard Chaussegros