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Retour sur VivaTech Paris 2024 : quels ont été les grands gagnants ?


165 000 visiteurs en provenance de 120 pays ont été accueillis pour cette édition 2024, soit 10 % de plus que l’an dernier, un record pour la huitième tenue de VivaTech. Ce salon international, doté de 40 stands étrangers et de 25 secteurs d’activité, a mis un coup de projecteur sur l’IA qui concentrait 40 % des exposants, mais aussi de nombreuses greentechs qui ont attiré l’attention, en particulier sur les questions énergétiques.

Entreprendre - Retour sur VivaTech Paris 2024 : quels ont été les grands gagnants ?

Les organisateurs avaient fait fort en matière d’invités avec plusieurs grands dirigeants, et 400 débats réunissant des personnalités telles qu’Arthur Mensch de Mistral AI, Yann Le Cun de Meta, Hiroshi Mikitani de Rakuten, sans oublier la présence de Bernard Arnault. En visioconférence, un invité a attiré les foules : Elon Musk. Son Cybertruck Tesla était présenté pour la première fois en France. Lors de la session de questions-réponses, sa vision de l’avenir était loin d’être sereine en matière d’intelligence artificielle en particulier. Les tenniswomen Serena et Venus Williams ont également fait sensation.

Elles étaient présentes en tant qu’ambassadrices de l’application Shares, mais sont également des actrices du monde de la tech. Venus Williams est la cofondatrice de Palazzo, startup de décoration intérieure pilotée par l’IA, tandis que Serena Williams a lancé son fonds d’investissement Serena Ventures.

Pyannote AI identifie la voix

Ce concours présentait huit jeunes entreprises rivalisant sur des technologies disruptives, et Pyannote AI fut le grand gagnant. À peine créée, déjà récompensée. Fondée au mois de mars 2024, l’entreprise occitane révolutionne la reconnaissance vocale, ou plus particulièrement la « diarisation ». Ce terme désigne l’identification de la personne qui parle à un moment précis, un point non encore résolu chez OpenAI. Cette technologie est le résultat de dix ans de recherches de l’université de Toulouse, du CNRS et de son supercalculateur sur le sujet des techniques d’apprentissage automatique (machine learning).

Biped AI aide à marcher

Cette entreprise a fait le buzz en proposant des solutions d’autonomie pour les personnes malvoyantes. La société est basée en Suisse, à Lausanne. Ses cofondateurs ont imaginé un système de navigation « Noa » qui s’avère être un grand progrès grâce à son intelligence artificielle embarquée. Cette dernière détecte les obstacles et donne des instructions en temps réel, comme un GPS individuel, grâce à des caméras implantées sur l’appareil qui se porte directement sur les épaules.

Cela n’enlève en rien l’utilité du chien pour malvoyants, une présence bien vivante, ni de la canne blanche qui permet à l’environnement d’être informé du handicap. Mael Fabien et Bruno Vollmer sont les deux cofondateurs de cette startup. Ils ont levé fin d’année dernière 1,2 million de francs suisses pour leur dispositif portable. Cette manne va permettre d’accélérer sur le marché européen et de se lancer à l’abordage des États-Unis.

Astreas, barre chocolatée magique

Une truffe au chocolat, rien de très innovant à première vue, sauf lorsque celle-ci a été conçue pour les astronautes. Évidemment, la confiserie est sans colorants, ni arômes artificiels, les origines sont contrôlées et éthiques, le chocolat noir est à 53 % de teneur en cacao… mais ce sont surtout les ajouts qui font la différence. Acide folique, vitamines D3, K2, B6, B12, caféine, choline, théanine, champignon crinière de lion… bref de quoi prendre soin de sa mémoire, de sa concentration, de ses fonctions cognitives, de ses os, une vraie potion magique, bien réelle. « Conçu pour les astronautes, optimisé pour le champion d’élite qui sommeille en chacun de nous », voici une traduction libre de la phrase signature de la startup. L’entreprise a été créée pour créer des produits alimentaires destinés aux astronautes.

La cofondatrice, Shahreen Reza, s’est rapidement aperçue qu’il existait également un besoin de ce type pour un public bien plus large. L’entreprise née aux États-Unis en 2019 a remporté un franc succès lors de VivaTech. Shahreen Reza est originaire du Bangladesh. Sa première histoire entrepreneuriale fut de lancer une technologie permettant de débarrasser l’eau pour les villages de son pays de l’arsenic qui la polluait. Elle a ensuite rejoint la Silicon Valley pour travailler chez Palantir Technologies. Cette passionnée de nutrition et de nourriture, qui a séjourné à Paris pendant ses études, a finalement décidé de repartir à l’aventure avec la création d’Astreas qui vient de remporter le prix « Deep Space Food Challenge » de la Nasa.

Vous l’aurez compris, ce chocolat de l’espace est le résultat de recherches sérieuses de la part de scientifiques, mais aussi de spécialistes du goût. Il s’agit de nourrir le corps, mais aussi le cerveau de personnes performantes dans leur genre, comme les astronautes et les athlètes. Une nouvelle façon de voir comment se nourrir intelligemment, réservée pour l’instant à une clientèle très spécifique.

FancyTech dope les vidéos artificielles

Le Grand Prix du LVMH Innovation Award a été décerné à la startup FancyTech, après une sélection stricte faite sur un panel de plus de 1500 candidatures en provenance de 89 pays pour 18 finalistes et la victoire finale de FancyTech. Son concept ? Une plateforme dont le logiciel génère des vidéos grâce à la Gen AI (intelligence artificielle générative) et à la modélisation 3D, qui permet de rendre vivantes des images statiques. L’entreprise travaille déjà avec de grands noms du luxe, dont Hublot, qui appartient à LVMH.

Morgan Mao, le dirigeant et cofondateur de la startup chinoise, était présent pour recevoir ce prix ainsi que celui de l’« Immersive Digital Experience ». Il s’agit d’une révolution, la startup peut créer des vidéos à partir des images 3D des produits et des briefs créatifs élaborés par les responsables des marques, sans recourir à une équipe de réalisation. L’entreprise va être incubée à la Station F.

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