Née à Lyon, aujourd’hui implantée à Marseille, la startup Safee a été mise sous les feux des projecteurs dans le Nevada en 2023. De quoi s’agit-il ? D’une coque ou d’un boîtier aimanté à son téléphone. Lié à son application, ce dispositif fait office d’alarme dès que l’on active le bouton à 3 reprises, avec une sécurité pour ne pas avoir d’alarme accidentelle. Deux alarmes peuvent alors retentir, l’une fort bruyante, qui s’entend jusqu’à 100 mètres, l’autre au contraire très discrète répondant plutôt à des problématiques de violences conjugales ou de harcèlement.
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Dans ce dernier cas, l’usager aura préalablement sélectionné des contacts qui seront alertés avec possibilité de localisation. Encore mieux, des images sont transmises automatiquement qui pourront éventuellement servir de preuves si une plainte est déposée. L’application a pour objet d’offrir différents services permettant le suivi de l’itinéraire, la retransmission visuelle et audio envoyée aux contacts désignés en cas d’urgence. L’important est de pouvoir alerter, de dissuader avec beaucoup de bruit, ou d’appeler à l’aide grâce à une alarme muette.
Safee a bénéficié d’un très beau coup de projecteur grâce à sa récompense au CES de Las Vegas l’an dernier, une Innovation Award dans la catégorie Human Security for All.
La sécurité pour tous avec Safee ?
Notre jeune créateur d’entreprise de 25 ans, est arrivé d’un petit village espagnol vers l’âge de dix ans pour vivre dans la grande ville de Marseille. Il a découvert que cette ville de cœur avait aussi ses mauvais côtés, dont l’insécurité. Il a été agressé en sortant en soirée lorsqu’il était adolescent sans conséquences graves, même s’il s’agissait d’attaques au couteau, une mésaventure qu’il n’était pas le seul à connaître.
En se renseignant sur ce type d’agressions, il s’aperçoit que 2/3 des Français se sentent en insécurité selon une étude INSEE, dans les rues, dans certains quartiers, dans les transports en commun, le soir ou la nuit et même chez soi. Ces événements ont déclenché l’idée de Luc Nadier. Une petite équipe d’étudiants en master commence à travailler sur le projet. Une fois le diplôme de l’ISG Lyon en poche en 2022, ni une ni deux, la société est créée dès septembre.
Le voici avec ses deux associés qui tentent de lancer une application de protection, un défi technique et juridique, car l’usage de certaines données peut être protégé. Mais, à 25 ans, on ne s’arrête pas à de tels détails ! Luc Nadier s’est donné une mission : que tout un chacun puisse sortir en toute sécurité. Il met en avant quelques chiffres prouvant que le marché est de bonne taille, avec un millier d’agressions par jour en moyenne en France, la grande majorité ne portant jamais plainte. Sans oublier l’étranger.
Prélancement
Après son succès américain, les préventes ont été lancées sur le site fin 2023 pour des livraisons début de cette année à un prix qui peut séduire toutes les bourses, 54,90 euros pour la coque et un abonnement mensuel payant de 2,90 euros pour l’application. « Le garde du corps personnel » ainsi que le surnomme l’entrepreneur n’est pas une contre-attaque, mais une protection qui permet d’effrayer l’interlocuteur.
Des projets d’avenir pour Safee
Lors du CES, des contacts ont été noués, plusieurs pays se sont montrés intéressés. Les prémices sont intéressantes, aux associés à présent de poursuivre sur leur lancée. Les coques sont brevetées, imprimées en 3D pour les débuts, elles sont à présent passées au niveau industriel. Mais ce n’est pas tout, l’équipe de Safee travaille sur d’autres innovations.
Depuis la fin de l’année dernière, la startup fait partie de la sélection de 12 entreprises innovantes qui ont intégré l’incubateur de Mines Saint-Étienne. La coque de téléphone d’autodéfense n’a pas fini de faire parler d’elle.
Anne Florin