Á Saint-Ouen, à deux pas du célèbre marché aux Puces, le trafic de cannabis est partout. Chaque jour, 60 à 80 guetteurs surveillent les points de deal où s’approvisionnent quotidiennement en herbe et en résine 1000 à 2000 consommateurs.
Il n’y pas un quartier de cette ville de Seine-Saint-Denis qui n’échappe à ce trafic. Une situation unique en France par son emprise sur la population et un business tentaculaire qui provoque régulièrement des épisodes de violence, avec des morts. Début 2016, la cité des Boute-en-Train fut le théâtre d’une vaste opération de police qui a conduit à l’interpellation de cinq individus ainsi qu’à la saisie de 40kg de résine de cannabis et d’armes de guerre.
Vers une dépénalisation ?
Dans leur document saisissant et très bien documenté, « Une ville sous emprise », paru aux éditions du Rocher il y a quelques semaines, les journalistes Claire Guédon et Nathalie Perrier tiennent une chronique au plus près des habitants de Saint-Ouen, en donnant la parole à des consommateurs, des guetteurs, des chercheurs, des élus, des policiers ou des addictologues. Avec une question : ne faut-il pas ouvrir un débat sur la légalisation ou la dépénalisation du cannabis ?