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Salwa Petersen impose ses cosmétiques capillaires à base de Chébé, une plante originaire du Tchad


Associer authenticité et technologie, c’est le pari que Salwa Petersen a réussi à relever en invitant le plus grand nombre à découvrir un rituel de beauté issu du Tchad, son pays d’origine : le Chébé. Fondatrice de sa société éponyme, elle nous raconte son parcours d’entrepreneure passionnée et la genèse de ses produits cosmétiques.

Entreprendre - Salwa Petersen impose ses cosmétiques capillaires à base de Chébé, une plante originaire du Tchad

Salwa Petersen, qui êtes-vous ?

Je suis la créatrice et la directrice d’une société qui porte mon nom et qui développe et commercialise ma collection de produits cosmétiques à base de Chébé, une plante originaire du Tchad. Mes deux parents sont tchadiens et, petite, j’y ai passé tous mes étés. Ma mère m’a transmis ce rituel de beauté qu’elle pratiquait sur mes cheveux, un rituel issu des femmes de l’ethnie Basara. Depuis des millénaires, elles réussissent à préserver leurs longs cheveux en leur appliquant de la poudre de Chébé pour les hydrater en profondeur, les rendre moins cassants, plus résistants.

Aujourd’hui, la science moderne a prouvé l’efficacité du Chébé, considéré même comme un produit miracle. C’est ce qui m’a inspirée pour créer Salwa Petersen. Vous avez toujours été une entrepreneure aguerrie… Sûrement ! À 15 ans, après mon bac, il n’y avait plus d’école au Tchad, je passais mon temps avec ma grand-mère et mon arrière-grand-mère et j’avais déjà compris le potentiel de cette poudre miraculeuse : j’en vendais déjà aux femmes de N’Djaména !

Mais mon père m’a demandé de faire des études, une vraie chance quand on sait que 80% des femmes tchadiennes sont illettrées et qu’elles ont beaucoup moins de droits que les hommes. J’ai beaucoup travaillé. De Harvard à L’Oréal en passant par la Banque Mondiale, au fil des années, j’ai aidé à lancer avec succès un large nombre de produits de beauté devenus des meilleures ventes dans leurs catégories.

Quel est votre secret de réussite ?

Je suis africophone et arabophone ! C’est plus facile pour comprendre et atteindre sa cible. Mon expertise des soins capillaires et des parfums naturels m’a permis de partir de zéro pour le Chébé ! Il a fallu 3 ans pour créer notre propre chaîne d’approvisionnement de graines de Chébé, qui poussent seulement dans les montagnes du Tchad. J’ai réalisé des milliers d’expérimentations pour trouver la bonne formule de produit et aussi collaborer avec le bon laboratoire en France pour réaliser des extractions à froid. Tout le circuit est tracé.

Je travaille avec un groupe de femmes sur place que je paye cinq fois le prix local pour qu’elles puissent valoriser leur travail. Deux pour cent du prix de vente de chaque produit est reversé à African Parks Network, qui finance des projets de protection des parcs nationaux au Tchad. Vos produits s’adressent à tout type de cheveux… Il existe globalement quatre types de cheveux et beaucoup de personnes ont des cheveux de type 2 à 4, 4 étant la catégorie des cheveux crépus.

Mais il faut savoir que 80% de la population mondiale a les cheveux texturés, donc à grande tendance ondulée, bouclée, frisée et crépue, en gros cela concerne presque tous les Français ! Les produits capillaires de grande distribution s’adressent au type 1 voire 2 et ne sont donc pas adaptés à la majorité de la population. La crème de soin capillaire que j’ai développée redensifie le cheveu, qu’il soit lisse, frisé ou crépu. C’est un produit sans rinçage, qui peut aussi être utilisé en cataplasme, certifié bio et 100% naturel.

Des projets en cours ?

D’ici le mois de juin, cinq nouveaux produits vont sortir avec des résultats de tests d’efficacité incroyables. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le positionnement de la marque. Il était assez élevé, il va devenir beaucoup plus accessible. Un produit sain se doit d’être accessible. Notre politique RSE se développe aussi. Toutes nos formules sont vegan, à 99% de naturalité, c’est très élevé. Tous nos emballages sont également réduits au minimum.

J’essaie de donner le meilleur de cette science minérale. Ce rituel de beauté est un véritable échange intergénérationnel, un voyage dans le temps pour célébrer un style de vie authentique, libre, contemporain, inspiré du Tchad.

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