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ScrapCooking, nouveau roi de la gourmandise


Depuis sa création en 2005, la marque pionnière et leader de la pâtisserie créative affiche une croissance exceptionnelle de 125% par an et constinue de surfer sur la vague du Do It Yourself.

Entreprendre - ScrapCooking, nouveau roi de la gourmandise

Depuis sa création en 2005, la marque pionnière et leader de la pâtisserie créative affiche une croissance exceptionnelle de 125% par an et constinue de surfer sur la vague du Do It Yourself.

Quel revirement pour ScrapCooking, marque pionnière de la pâtisserie créative qui, après des débuts plutôt laborieux, est devenue en 10 ans leader français sur son secteur avec plus de 1.000 points de vente, 4 boutiques en propre, un site marchand et 2.400 m2 dédiés à la production.

À l’origine du concept qui réunit à la fois décors alimentaires, ustensiles et ingrédients pour la création de gâteaux, Stéphane Brémard, 46 ans, ex-cadre dans une entreprise lyonnaise spécialisée dans le loisir créatif.

«En me promenant dans les allées d’un salon destiné aux professionnels de la boulangerie-pâtisserie, j’ai découvert ce dont disposent les professionnels pour réaliser de magnifiques gâteaux, des produits évidemment inaccessibles aux particuliers». Malgré son enthousiasme et celui de Rose, son épouse, l’idée reste en sommeil plusieurs années.

Retour aux sources

Devenu responsable marketing chez Clairefontaine, Stéphane Brémard est muté à Tours en 2003. Rose, 39 ans, ex-relations publiques, suit évidemment son mari mais ne retrouve pas de travail. Resurgit alors l’idée mise en sommeil… «En 2005, Rose étant toujours sans emploi, c’était le moment où jamais de lancer notre projet.

De nature prudente, nous déposons d’emblée la marque ScrapCooking pour la France et l’international, avant de nous attaquer à la réalisation de notre premier catalogue… de seulement 5 pages…», se souvient Stéphane. Avec 20.000 € d’apport personnel et un prêt bancaire de 30.000 €, le couple loue un petit atelier de 100 m2, y réceptionne les matières premières et commence la fabrication.

Rose œuvre quasiment toute seule, Stéphane, toujours en poste, l’aide les soirs et week-ends, ce qui explique des débuts laborieux. «Bien que persuadés du potentiel de notre projet, nous restons prudents et agissons lentement, ne comptant que sur quelques membres de notre famille. Notre premier catalogue se compose donc d’une gamme restreinte : pochoirs pour gâteaux, emporte-pièces pour biscuits, colorants alimentaires et petits sucres aux formes différentes». Reste désormais à commercialiser les produits…

Début laborieux

Fort de ce premier catalogue et de leur conviction, le duo démarche leurs premiers clients. «Nous avons pris notre bâton de pèlerin pour présenter nos produits… et rencontré les premières difficultés.

D’un côté, les boutiques de loisirs créatifs étaient frileuses à l’idée de faire entrer dans leurs rayons de nouveaux produits en lien avec l’alimentaire ; de l’autre, les boutiques alimentaires n’osaient pas se lancer sur le créneau du loisir créatif. Tout le monde trouvait l’idée géniale mais personne ne voulait franchir le pas». Après plus d’une année de démarchage, salons et autres présentations, Rose et Stéphane obtiennent enfin la confiance de quelques acheteurs, à commencer par les Jardineries Truffaut, immédiatement convaincues par le concept.

«Ce n’est qu’après le référencement chez Truffaut que les choses ont commencé à bouger. Et avec Noël qui arrive, les premières grosses commandes sont signées». Dès lors, les clients affluent, de grandes enseignes comme Arts & Compagnies, Loisir et Création, Les Galeries Lafayette, mais aussi des réseaux spécialisés comme Alice Délice ou Du Bruit dans la cuisine. C’est aussi l’époque des premières émissions culinaires de télé-réalité… de quoi booster les ventes.

Confiant, Stéphane démissionne de son poste dès 2007 pour épauler Rose à temps plein. Depuis, 40 collaborateurs les ont rejoints.

Croissance exponentielle

Présent sur la salon Maison & Objet en 2009, le couple voit leur rêve aboutir : les référencements se multiplient et les commandes explosent, mettant le couple au défi d’innover sans cesse pour renouveler les gammes afin de satisfaire le grand public désormais demandeur de ce type de produit.

«En 10 ans, le secteur de la cuisine et de la pâtisserie à domicile s’est métamorphosé. En 2005, les émissions culinaires se limitaient à quelques programmes diffusés en fin de matinée. La décoration de gâteaux se résumait à des vermicelles en chocolat ou de couleur. Aujourd’hui, la cuisine est partout et la pâtisserie a fédéré des milliers de pratiquants qui partagent recettes et tours de main sur la Toile. Les réseaux sociaux ont accéléré ce phénomène. En même temps, le Do It Yourself est devenu la grande passion des Français», témoigne Stéphane Brémard.

Ainsi, outre des animations et ateliers, ScrapCooking a créé son propre blog de recettes et tutoriels pour inspirer et guider les pâtissiers amateurs tout en étoffant un catalogue qui compte désormais plus de 700 références, toutes stockées dans un nouvel entrepôt de 2.650 m2 situé à Fondettes, près de Tours.

Mieux encore, après avoir pénétré le marché hexagonal, avec plus de 1.000 revendeurs, 4 showroom-shops (Tours, Lyon, Angers et Saint-Étienne) et 1 boutique en ligne, la PME tourangelle, qui enregistre 8,3 M€ de CA, s’attaque désormais à l’international. Déjà présente en Belgique, en Suisse et, depuis 1 an, au Canada, ScrapCooking va s’ouvrir dans quelques mois aux marchés espagnol, allemand et italien avec l’installation de magasins en propre.

Un nouvel axe de développement soutenu par une levée de fonds de 5 M€ auprès de la famille Paluel-Marmont (acteurs du capital-investissement avec 230 M€ d’actifs) en avril 2014. De quoi régaler l’Europe.

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