Cette mesure, révélée hier, fait partie d’une stratégie plus large visant à améliorer la rentabilité de la banque après des années de résultats en dents de scie, marquées par des crises et des scandales financiers. Les suppressions d’emplois, qui représentent environ 5% des effectifs de son siège et moins de 2% de son effectif global, sont envisagées sans départs contraints, incluant les départs en retraite non remplacés et les départs volontaires.
Plan d’économies
La décision intervient dans un contexte où Société Générale cherche à réaliser des économies substantielles. Le plan, premier du genre sous la direction de Slawomir Krupa, directeur général depuis mai 2023, vise à économiser 1,7 milliard d’euros d’ici 2026.
Les suppressions d’emplois touchent principalement les services centraux, les fonctions supports (back office et informatique), la banque d’investissement, le conseil, la direction financière, et les ressources humaines. Elles s’inscrivent dans une démarche de rationalisation des processus, de regroupement et de mutualisation de certaines activités, et de suppression de strates hiérarchiques pour alléger les processus de décision.
Kerviel et Panama Papers
Cette réorganisation survient après une période difficile pour la banque, qui a vu son cours en Bourse chuter de 83% depuis son pic de 2007, en raison de réglementations défavorables en Europe, de crises financières, et de divers scandales, notamment les affaires Jérôme Kerviel et Panama Papers. Les plans de réduction de coûts passés, y compris la fusion des réseaux de banque de détail Société Générale et Crédit du Nord, ainsi que la réduction significative du nombre d’agences, n’ont pas suffi à rassurer les marchés ni à stabiliser la situation.
De nouvelles suppressions de postes à venir ?
Les syndicats craignent que ces suppressions d’emplois ne traduisent une faiblesse sous-jacente de l’activité de la banque et de ses perspectives de profit. De plus, des rumeurs de plus en plus insistantes suggèrent que Société Générale pourrait envisager la vente de certaines de ses activités, notamment Société Générale Securities Services et Société Générale Equipment Finance, ce qui pourrait entraîner d’autres réductions d’effectifs.
Signes de tension
Alors que Société Générale entame les négociations avec les partenaires sociaux, le paysage bancaire français montre des signes de tension avec d’autres grandes banques cherchant également à recruter malgré un contexte économique incertain. La multiplication des plans sociaux à Société Générale soulève des questions sur l’avenir du secteur bancaire en France, confronté à la nécessité de s’adapter à un environnement en rapide évolution tout en maintenant une rentabilité et une compétitivité suffisantes.
Alexandre Bodkine