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Sodikart, le premier fabricant mondial de karts est Nantais


Le karting a ses fans, ce vivier de futurs pilotes est un loisir prisé des jeunes et des moins jeunes. Mais l’on sait moins que le leader mondial en matière de karts est français, qu’il fait travailler 180 personnes en vendant 70 % de son chiffre d’affaires à l’export. Un CA...

Bertrand Pignolet, Pdg de Sodikart à gauche avec Thierry Germanovitch, qui prépare le retour en compétition de Sodi aux États-Unis.

Le karting a ses fans, ce vivier de futurs pilotes est un loisir prisé des jeunes et des moins jeunes. Mais l’on sait moins que le leader mondial en matière de karts est français, qu’il fait travailler 180 personnes en vendant 70 % de son chiffre d’affaires à l’export. Un CA que Sodikart veut doubler en passant à l’électrique pour faciliter l’implantation de circuits indoor dans les centres urbains.

A moins d’être un amateur, le grand public connaît peu l’entreprise basée à Couëron, près de Nantes. Sodikart a créé de nombreuses innovations sur le créneau, déposé des brevets et diversifié ses activités. Elle produit des karts de location (Sodi Rental), comme de compétition (Sodi Racing), des accessoires et équipements (Tekneex, Box’s, Meka1ne) sans oublier le secteur événementiel (3MK). Les produits sont distribués au travers des magasins créés par l’entreprise sous l’enseigne Itaka Shop, ainsi que par l’intermédiaire de son site de vente en ligne, le premier en Europe sur ce segment.

Au total, 11 marques sont gérées par le groupe. Au-delà de son siège historique de la région nantaise, Sodikart dispose d’une autre implantation française en région Rhône-Alpes, et à l’étranger en Slovénie, à Dubaï et au Royaume-Uni. Les produits sont commercialisés dans une centaine de pays. Depuis quelques années et pour garder son avance, l’électrique a fait son apparition dans l’offre de karts du leader, une offre qui a rencontré son public en proposant un pilotage différent. De nouveaux services, logiciels ainsi qu’une politique de croissance externe ont consolidé l’avance du groupe dont le PDG est aujourd’hui Bertrand Pignolet.

GILDAS MERIAN, LE FAN

Il est le fondateur de l’entreprise et a créé l’entreprise en 1981. Ceux qui le connaissent n’ont pas été vraiment surpris, car il a toujours été passionné de karting avec un esprit de compétition très marqué, même si c’est au départ la moto qui l’a menée au kart. Il a commencé dans son garage lui aussi, en vendant du matériel de karting le soir et en préparant des moteurs pour des compétitions en plus de son travail. Les affaires se développant, le Breton commence à importer des karts et ouvre une piste à Sautron.

Mais Gildas Merian souhaite faire mieux et produire ses propres châssis. Il fallait faire un choix entre le salariat et la création d’entreprise. C’est décidé, Sodikart voit le jour avec l’ambition d’investir le marché du kart de loisir dont il voit le potentiel. Dix ans après la création, l’usine de Sautron voit le jour. Deux ans plus tard, en 1993, Sodikart et ses châssis remportent le titre de champion du monde de karting.

Cinq années passent avant qu’une nouvelle usine ne soit construite à Couëron. L’instituteur a donc abandonné la sécurité de la fonction publique pour se  lancer dans l’aventure, avec la complicité de son épouse qui l’a toujours secondé. Une solidarité de couple qui a son importance dans un métier d’entrepreneur où « l’on se sent souvent seul » de son propre aveu.

DES BREVETS DÉPOSÉS CHAQUE ANNÉE

Gildas Merian a la compétition chevillée au corps, il veut gagner depuis tout petit, quitte à prendre des risques, que ce soit en participant à des challenges sur la piste de karting, ou ailleurs. L’entreprise est aussi un terrain ultra-compétitif où il a pu faire ses preuves. Mais si la réussite a été au rendez-vous, c’est aussi et surtout parce que le dirigeant a su proposer des innovations importantes telles qu’un système d’absorption des chocs à l’avant. Pas question de rogner sur la qualité, ni sur le service, raison pour laquelle le positionnement prix est un peu plus élevé et accepté par les clients. En 2013, le fondateur a décidé de prendre du recul et de confier la direction de l’entreprise à Bertrand Pignolet, qui a poursuivi sur la route de la croissance.

CHANGEMENT D’ACTIONNARIAT

Il y a quelques semaines, le groupe Sodikart a annoncé un changement majeur en matière d’actionnariat. Le groupe épaulé par Evolem depuis une quinzaine d’années sera dorénavant accompagné par Siparex ETI, du fonds Transatlantique et d’Unexo. Cette nouvelle entrée au capital se fait de façon majoritaire, le fondateur et le management restant actionnaires. Ces nouveaux associés ont été séduits par la nouvelle feuille de route de la direction, qui consiste à accélérer le changement vers le non-thermique et la poursuite de la conquête internationale en ciblant plus particulièrement les États-Unis.

Il faut noter que Sodikart a été pionnier en matière d’électrique, les premiers karts ont été développés il y quinze ans. Parmi les innovations produites, celui du jeu vidéo, « Game of Karts » propose une course interactive aux fans. L’entreprise a 32 ans, l’international et Game of Karts vont pouvoir bénéficier d’un bon coup d’accélérateur grâce à l’apport des nouveaux actionnaires. Le leader se met en pole position pour consolider sa situation de leader.

Anne Florin

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