Le Sommet de l’IA à Paris à des allures de grand-messe, où se croiseront chefs d’État, patrons de la tech et chercheurs de renom. Objectif : affirmer la place de la France dans la course mondiale face aux mastodontes américain et chinois.
Une nouvelle conquête technologique
L’IA a quitté les laboratoires pour s’imposer au cœur de l’économie et du débat public. ChatGPT a ouvert une brèche. Depuis, la compétition s’est emballée. La promesse d’une productivité décuplée fait rêver les uns, tandis que la perspective d’emplois balayés par des algorithmes inquiète les autres. À qui profitera cette révolution ? Quelles règles pour l’encadrer ? La France et l’Europe peuvent-elles exister entre Washington et Pékin ?
Ces questions ne sont plus théoriques. Les milliards pleuvent. Aux États-Unis, Donald Trump veut débloquer 500 milliards de dollars avec son plan Stargate. En Chine, DeepSeek affiche des ambitions mondiales. L’Europe, elle, peine encore à rivaliser. L’IA n’attend pas, et l’histoire non plus.
Paris veut faire entendre sa voix
Pour ce sommet, la France voit grand. Les invités sont prestigieux. Narendra Modi, co-président du sommet, incarne l’Inde en pleine montée en puissance. Washington envoie J.D. Vance, fidèle de Trump. Pékin délègue Zhang Guoqing, son vice-Premier ministre. Aux côtés des dirigeants politiques, les poids lourds de la tech : Sam Altman (OpenAI), Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis (DeepMind), mais aussi Arthur Mensch (Mistral AI), l’un des visages de l’ambition européenne.
Le programme est dense. Trois jours de débats, de rencontres et d’annonces. Gouvernance de l’IA, désinformation, cyberattaques, avenir du travail : tous les sujets brûlants sont sur la table. Le sommet s’achèvera sur un discours d’Emmanuel Macron, qui entend bien montrer que la France est un acteur clé du jeu mondial.
Des milliards pour l’IA française
Le discours ne suffit plus. Il faut des moyens. L’Élysée promet 109 milliards d’euros pour faire de la France une terre d’IA. Une partie de cette somme viendra de grands investissements étrangers : 20 milliards d’euros de Brookfield (Canada), 30 à 50 milliards des Émirats arabes unis. L’objectif ? Construire des infrastructures, notamment des data centers, et soutenir les startups européennes.
Le sommet pourrait aussi déboucher sur une charte mondiale pour encadrer les usages de l’IA, une initiative dans laquelle Paris espère jouer un rôle moteur. Mais la véritable question reste la souveraineté numérique. L’Europe peut-elle bâtir des alternatives aux géants américains et chinois, ou restera-t-elle dépendante ?