Avec ses 445 km de pistes et ses gloires comme les Duvillard ou plus récemment Anthony Benna en ski de bosses, le magnifique et très sélect village de Megève a connu ses heures de gloire sportives. Riche de son histoire, le lieu s’est fait connaître grâce à la famille Rothschild qui reste impliquée dans le développement du site. Tout commence dans les années 20, la Baronne Noémie de Rothschild se trouve en convalescence dans les Alpes suisses, à Saint Moritz, un lieu tout indiqué pour cette amoureuse de la montagne.

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C’est à cette occasion qu’elle découvre le bourg agricole de Megève et le domaine du Mont d’Arbois. L’idée est de créer une nouvelle station de sports d’hiver, rien de moins. Il se dit que la baronne Noémie décida de quitter Saint-Moritz afin d’éviter la fréquentation d’une certaine clientèle de grands industriels allemands en cette période de l’après-Première Guerre mondiale.

Le développement de Megève dans un site exceptionnel se trouve être ainsi le résultat d’une histoire dans la grande histoire des relations France-Allemagne de l’époque. Avec les moyens de cette famille de la finance, Megève s’étoffe et prend son envol, devenant le rendez-vous d’une clientèle huppée et aristocratique, voire royale.

L’ouverture du Palace des Neiges en 1921 est la première étape de l’ascension de la station vers les sommets d’un tourisme hivernal très haut de gamme. Les premiers équipements suivent tels que les remontées mécaniques, l’altiport et le parcours de golf. La baronne Noémie reste toujours présente pendant toutes ces années, contribuant à la renommée internationale de Megève et à son image chic, un peu secrète.

TRADITION ET DISCRÉTION

Le village de Megève s’est orienté tout schuss sur la route du luxe, qu’il s’agisse de restauration, d’hôtellerie, de boutiques, de spas, sans oublier les belles calèches qui en font une image d’Épinal des Alpes. Il suit une ligne de crête. Il inclut également son biais de modernité indispensable avec les marques les plus prestigieuses pour séduire les plus riches, plutôt français et européens. Les célébrités viennent y chercher la discrétion plutôt que les magazines people. Le couple Sarkozy, Kylie Minogue, Pierre Niney ou Léa Seydoux y ont séjourné ou y ont leurs habitudes.

COURCHEVEL LA SPORTIVE, ENTRE SHOW BIZ ET SHOW OFF

Courchevel la belle est installée dans le domaine incroyable et majestueux des 3 Vallées. Courchevel est la jeune station par rapport à l’ancienne Megève, puisque sa création fut décidée après la Seconde Guerre mondiale, de façon raisonnée et économique. L’intention était d’attirer une belle clientèle à portée de main si l’on s’en donnait la peine et de mettre en avant le domaine sportif incroyable à disposition avec quelques 600 km de pistes. Une stratégie qui connaît son apogée lors de compétitions aussi réputées que les Jeux Olympiques ou les coupes du monde de ski alpin.

Cinq villages forment à présent Courchevel, Saint-Bon-Tarentaise, Courchevel 1300-La Praz, Courchevel 1550-Moriond et Courchevel 1850. Le positionnement recherché par les fondateurs de la station et ceux qui les ont suivis a abouti à une clientèle de célébrités, souvent connues du grand public. Courchevel a surtout attiré dans la période pré-Covid et pré-Ukraine une clientèle de riches Russes qui a renforcé un côté « bling-bling ».

Une image d’ultra-luxe, des prix peu ou pas abordables, en particulier sur le site de l’ancienne Courchevel 1850. Les Britanniques semblent particulièrement apprécier l’endroit, qu’il s’agisse du Prince William et son épouse, du couple Beckham. Les Zidane y ont été repérés, sans oublier le soin apporté par la station pour attirer les influenceuses comme Léna Situations. Si Megève est parfois qualifiée d’hautaine, c’est bien à Courchevel que l’on retrouve quelques bijoux hôteliers des Desseigne-Barrière, Lavorel Hôtels, LVMH, Jean Moueix, SBM, Stéphane Courbit et autres Xavier Niel.

Deux images différentes, donc pour deux sites montagnards devenus des lieux de villégiature pour privilégiés. Tous deux participent activement à la réputation des Alpes françaises au niveau international. Deux réussites qui ont chacune suivi un tracé différent même si leurs voies se croisent parfois.

CONCOURS D’ÉTOILES

Qu’il s’agisse d’étoiles hôtelières ou d’étoiles Michelin, les deux stations présentent un panorama pour le moins remarquable. Anne-Sophie Pic, Yannick Alleno, Éric Fréchon, Simone Zanoni, Sylvestre Wahid, voici quelques grands noms susceptibles de réjouir les papilles des palais des aficionados de la gastronomie. Au plus haut de Courchevel, une concentration de 3 palaces (Cheval Blanc de LVMH, Les Airelles de Stéphane Courbit et L’Apogée de Xavier Niel) et des cinq étoiles comme s’il en pleuvait ne peuvent qu’impressionner.

Avec 12 restaurants étoilés à Courchevel pour 3 à Megève, on voit que le côté de la démesure est bel et bien du côté de la Savoie par rapport à la Haute-Savoie. Il en va de même pour l’étendue du domaine skiable. En matière d’après-ski, le prix de l’élégance est généralement attribué à Megève et à ses boutiques aux griffes prestigieuses. D’autant que Chamonix n’est pas loin et a son mot à dire également, en cherchant à tout prix à garder son âme, notamment par le biais de l’architecture et de la décoration traditionnelle. L’esprit de Megève se veut chargé d’histoire, authentique et montagnard.

Anne Florin