Par Yannick Boutot, membre du Parti Radical de Gauche-Le centre gauche
Tribune. Elon Musk refait parler de lui à travers un projet digne d’un film de science-fiction. En effet, le projet Starlink propose de relier plusieurs satellites entre eux. Plusieurs, c’est-à-dire plusieurs dizaines de milliers (42 000 satellites à terme). Le but est de proposer un service Internet haut-débit mondial par satellite.
Si, le projet en est encore à ses balbutiements et offre des rendements éloignés de l’Internet par fibre dont le déploiement est largement subventionné en France, il pourrait entrer en concurrence avec ce dernier malgré des tarifs élevés (pour le service bêta comptez 99 dollars hors taxes par mois pour l’accès au service, et 499 dollars HT de matériels, antenne et routeur et d’installation.)
Là où les choses se compliquent, c’est que ce projet a de lourdes conséquences pour l’observation et la recherche spatiale car les constellations de satellites gênent déjà les travaux d’astrophysiciens. En privilégiant l’orbite basse (entre 328km et 580km) pour des questions de temps de réponse pour le jeu en ligne ou la bourse, ces constellations entrainent une pollution visuelle préjudiciable pour l’observation spatiale. Les scientifiques ont témoigné de leur vive opposition envers ces projets qui sont appelés à se développer. Les astronomes professionnels en appellent même à l’ONU afin de réguler cela compte tenu de l’existence d’autres projets portés par Amazon ou Facebook.
En France, deux communes s’opposent au projet qui est déjà devenu réalité à Villenave d’Ornon près de Bordeaux. L’ARCEP a simplement attribué « une autorisation d’utilisation de fréquences à la société Starlink lui permettant de fournir un accès à internet fixe par satellite ».
Signe que notre Etat reste trop lourd et que nos législations sont obsolètes et peu adaptées à l’évolution des nouvelles technologies et à des problématiques mondiales. Signe aussi que l’espace rejoint la philosophie, quel monde et quel ciel voulons-nous ? L’espace sera-t-il toujours l’horizon commun de l’humanité.