Depuis des décennies, les laboratoires pharmaceutiques investissent des milliards d’euros pour mettre au point de nouveaux médicaments. Les délais sont longs, les taux d’échec vertigineux, et les coûts stratosphériques. La jeune entreprise française Iktos tente de rebattre les cartes en accélérant la découverte de médicaments grâce à l’intelligence artificielle générative.
Fondée en 2016, Iktos s’est donnée pour mission de transformer un processus industriel devenu trop lent et trop coûteux. Là où il faut aujourd’hui quatre à cinq ans pour identifier un candidat médicament, la start-up annonce avoir déjà ramené ce délai à trois ans. Son objectif ? Deux ans. Une rupture dans un secteur où l’innovation se compte en décennies.
Montée en puissance
Au cœur de son approche : des algorithmes capables de générer des milliers de molécules virtuelles à partir de données existantes. En clair, un assistant chimiste numérique qui imagine, teste et écarte des molécules. Mais l’ambition d’Iktos ne s’arrête pas là. Jusqu’ici, l’entreprise faisait appel à des prestataires pour les étapes critiques : purification, analyse, tests biologiques. Désormais, elle veut internaliser toute la chaîne, de la conception à l’évaluation. Un virage industriel qui nécessite des moyens : l’entreprise a décroché une subvention de 2,5 millions d’euros via le programme européen EIC Accelerator. Une levée de fonds devrait compléter le financement, pour atteindre les cinq millions nécessaires à cette montée en puissance.
Avec ce changement de cap, Iktos passe de la prestation de services pour des grands noms de la pharmacie – Pfizer, Janssen, Servier – à la recherche de ses propres molécules. Le premier candidat, destiné aux maladies auto-immunes inflammatoires, pourrait voir le jour d’ici fin 2025. En parallèle, la jeune pousse, qui compte désormais 70 salariés, étend son empreinte à l’international avec des filiales aux États-Unis et au Japon.