Alors que la start-up AR24 est la première en France à avoir obtenu la qualification européenne eIDAS, garantie suprême de la sécurité des envois dématérialisés de courriers recommandés, rencontre avec son fondateur, Guillaume de Malzac.
Quel est votre parcours de créateur ?
Guillaume de Malzac : Après ma Maîtrise des Sciences et Techniques Comptables et Financières à Paris 9 Dauphine, j’ai travaillé trois ans en finance d’entreprises et de marchés à Paris et à Londres. Je suis ensuite revenu en France où j’ai travaillé sur différents projets avant de rencontrer Clément Schneider, diplômé des Hautes Études des Technologies de l’Information et de la Communication, déjà créateur d’une société dans le cloud avec son frère depuis 2010. J’ai toujours voulu entreprendre et quand on a évoqué ensemble l’arrivée de la loi sur la LRE, on s’est dit pourquoi pas ? Ça valait le coup d’étudier le marché en 2014 et de tester notre idée de LRE en ligne et sécurisée d’abord auprès des assurances.
Votre coup de pouce est venu d’un ami notaire ?
G.d.M. : Oui, d’une certaine manière, car quand je lui ai parlé de notre idée, il m’a assuré que les notaires pourraient tous avoir un grand besoin de ce nouveau service. J’ai contacté une trentaine d’études notariales, décroché douze rendez-vous et nos cinq premiers clients. J’ai immédiatement compris que le notariat serait le marché d’adoption de la LRE. En février 2015, on pouvait lancer AR24 et en décembre, on embauchait déjà notre premier collaborateur.
Est-ce plus économique que le service traditionnel ?
G.d.M. : Bien entendu ! AR24 propose la LRE à un tarif simple et transparent de 2,49€ HT incluant accusé de réception et 256 Mo de pièces jointes. En outre, pour les grands comptes, AR24 propose une tarification dégressive. En comparaison, les lettres recommandées avec accusé de réception proposées par la Poste atteignent 4,21€ pour un envoi de moins de 20 grammes et avec le niveau de recommandation le plus faible. Par ailleurs, la LRE AR24 ne connaît pas de frontière et donc aucun supplément pour un envoi vers l’étranger, contrairement au recommandé papier.
Vous en êtes où aujourd’hui ?
G.d.M. : Nous sommes toujours incubés au sein de Semia à Strasbourg, qui nous est très utile pour participer à des programmes européens et sommes suivis par BPI Alsace. Fin 2017, AR24 avait déjà facturé plus de 350 000 recommandés
électroniques et nous dépasserons le million d’envois en 2018. Notre start-up ne cesse de croître et elle est profitable depuis mai 2016. AR24 atteint 15% de croissance par mois et va encore se développer de manière importante sur le marché des assureurs et des banques. Grâce à la garantie apportée par la qualification eIDAS, que nous sommes les seuls à détenir sur le marché français, nous comptons bien être rejoints par de nombreux professionnels et tous les particuliers qui hésitaient jusqu’à présent à franchir le pas vers la lettre recommandée électronique.
Quelle est votre ambition ?
G.d.M. : Devenir le leader du recommandé électronique en Europe. C’est déjà le cas en France, nous sommes donc sur la bonne voie !