Créée en 2019, Stedy est une filiale du Groupe français Gorgé, qui digitalise et revisite le métier du conseil en ingénierie et entreprise.
Après avoir obtenu un master en Business Administration et Management au KEDGE Business School, Lionel Reversat, devient le président de Seres Technologies en 2008 et de Stedy en 2019.
Stedy est une startup dont l’objectif est de mettre en lumière les talents en ingénierie et de répondre au mieux à leurs besoins en termes de performances des organisations et de leviers d’engagements.
Karl Rigal, directeur marketing de Stedy répond à nos questions sur la crise de la pénurie des semi-conducteurs, qui risquent de paralyser nos PME. Il a étudié à l’ISC Paris et a obtenu un diplôme en Marketing et communication à The Manchester Metropolitan University.
Interview Karl Rigal, directeur marketing de Stedy
Comment la crise des semi-conducteurs impacte-t-elle les entreprises françaises ?
Karl Rigal : Pour les industries fortement dépendantes de semi-conducteurs, comme l’automobile, la pénurie génère des retards voire des arrêts de production dans les usines. Une baisse des volumes de production qui a un impact sur le carnet de commandes et sur les délais de livraison de certains modèles, mais également sur les plans de charge des équipes, revues à la baisse. Le recours au chômage partiel et la non-reconduction de contrats d’intérimaires se multiplient.
Quels sont les secteurs industriels les plus touchés ?
La construction automobile est de loin le premier secteur industriel touché par cette pénurie, même si globalement, toute la filière transports, très consommatrice d’électronique embarquée, est impactée, à des degrés divers selon leurs besoins en composants et l’état de leurs stocks.
Mais cette situation génère des dommages collatéraux indirects sur un grand nombre d’autres filières industrielles, qui ne produisent pas nécessairement des biens comprenant de l’électronique, mais dont les sites de production doivent en être équipés, notamment des capteurs connectés intelligents, pour pouvoir entrer dans l’ère de l’industrie 4.0 et tirer pleinement profit de la révolution numérique pour sécuriser ou flexibiliser leur production, augmenter leur productivité, etc.
Quel est l’impact de cette pénurie sur les prix ?
Plus rares, les semi-conducteurs deviennent naturellement plus chers, de l’ordre de 5% pour la France, selon une étude du réassureur Euler Hermes. Mais l’impact devrait rester assez marginal sur les niveaux de prix des produits finis : les composants électroniques d’un véhicule sont loin de représenter la part la plus importante de son coût de fabrication, et la réouverture progressive des sites de production au fil des campagnes de vaccination permettent de se projeter sur un retour progressif à la normale au premier semestre 2022.
Tablettes, ordinateurs, smartphones… retard de production qui impacte de nombreux industriels ?
Le secteur de l’électronique grand public est très exposé, mais la France en fabrique peu. Ce sont plutôt les distributeurs de ces produits, ordinateurs, tablettes, smartphones, objets connectés, dont la demande a connu un pic important à la faveur des confinements successifs, qui pourraient connaître des retards de livraison de leurs fournisseurs, avec là aussi un impact potentiel sur leur activité. Cela a été le cas pour une célèbre console dont la sortie était très attendue par la communauté des gamers autant que par les distributeurs spécialisés, et qui continue d’être livrée au compte-goutte aujourd’hui, avec des prix qui s’envolent sur les sites de revente…