Originaire de Levallois-Perret, Stéphanie Maubé est aujourd’hui avec son troupeau de brebis sur la côte ouest de la Manche, à saint- Germain-sur-Ay, dans le Cotentin.
C‘est le hasard qui la mène sur cette voie sous la forme d’un jeu gagné qui lui donne droit à un séjour dans un gîte. Et voici l’inattendu : le coup de foudre pour la région et pour une rencontre pour le moins curieuse, celle d’un éleveur d’ovins. Un rapport là encore « concret », dans un rapport à la terre qui pousse Stéphanie Maubé à réfléchir… pendant environ deux ans.
Une période nécessaire pour prendre une décision qui n’a rien d’évidente : l’inscription au lycée agricole de Coutances, afin d’apprendre les rudiments de ce type de métier, avec une orientation sur le biologique.
A la tête de son troupeau
Le diplôme en poche (une concession du domaine public maritime nécessaire pour les fameux prés-salés), elle achète immédiatement son troupeau : 60 brebis qui atteignent bientôt la centaine. Totalement impliquée, elle agit également pour la défense de la race Avranchine, mais n’a pas été soutenue dans ce combat, bien que cette race ait failli disparaître.
Elle a eu également quelques démêlés avec les chasseurs… Il ne faut évidemment pas croire que les nouveaux venus sont toujours les bienvenus, que ce soit en zone rurale ou ailleurs, un élément à prendre parfois en compte. La passion pour son nouveau métier est évidente, bien qu’elle ne soit pas du pays, ni même du métier au départ.
Sa ferme est située dans cette même commune où elle est allée par hasard : ses brebis paissent paisiblement sur les six hectares qu’elle a achetés et qu’elle loue, se rassasiant de flore naturelle et de foin, hormis la période d’agnelage. Une exploitation à l’empreinte carbone quasi nulle, bien dans son siècle.
Une diversification réussie
Cela fait à présent dix ans qu’elle s’est installée. 180 brebis sont réparties sur deux sites naturels, et Stéphanie a développé une
offre spécifique : des visites-découvertes et goûters à la ferme, des créations d’accessoires en laine avec « Laines de l’Ouest », un véritable défi pour un métier qui a là aussi quasiment disparu…
Une activité où la jeune femme est totalement investie, sans jamais baisser les bras dans les moments d’adversité afin de poursuivre le chemin qu’elle a choisi avec passion.