Tribune. Pour les athlètes du 100 mètres , l’unité de mesure pour pouvoir évaluer leurs réussites et leurs performances est : le temps.
Concernant les entrepreneurs l’unité de mesure de leurs réussites et de leurs performances est : l’argent.
Et bien entendu, c’est un débat sans fin. Ouvert depuis longtemps qui n’a pas trouvé d’issue définitive. Les plus grands esprits s’y sont frottés sans succès. Alors chacun à son niveau y va de sa propre théorie personnelle bricolée dans un coin de sa tête.
Vous avez pléthore de les pragmatiques , les opportunistes , les humanistes , les corporatistes , les capitalistes , les ultralibéraux , les marxistes , les individualistes , les égoïstes , les discrets , les voyants etc…
Par conséquent, on peut ne pas être d’accord. On peut s’en insurger, s’en inquiéter, s’en émouvoir, trouver cela totalement injuste, inégalitaire, immoral ou amoral mais c’est ainsi qu’ont été bâti les lois du « business » ou seuls les plus forts survivent et subsistent dans une économie et des marchés toujours plus hyperconcurrentielles (des milliers d’entrepreneurs se lancent chaque jour avec autant d’idées innovantes) en suivant une sélection naturelle aussi implacable qu’intangible.
Le capitalisme dans sa dernière mouture est l’avènement décomplexé « du tous contre tous » ou seul(e)s ceux et celles qui surperforment auront droit de citer , le reste aux oubliettes….
Se Lancer dans l’entreprenariat c’est faire preuve d’initiatives, se battre pour imposer son projet et imposer sa liberté et c’est aussi être capable de prendre des risques dans l’optique d’apporter une plus-value au « monde ».
On admire les grands entrepreneurs, nouveaux super héros des temps modernes, dont on boit les paroles, les mantras, les films , les biographies , les interviews et les inflexions qui sont déversées quotidiennement sur tous les réseaux sociaux ainsi que dans les colonnes des plus grands journaux et donc dans les têtes de millions de personnes comme des vérités absolues et indubitables. Ces entrepreneurs du 3e type deviennent ainsi l’alpha et l’oméga du succès et de la réussite en entreprise et même au delà. Il représente désormais un lifestyle…Ce sont les nouvelles stars !
Mais en réalité, loin de ces circonvolutions ,de ces hypothèses et ces paillettes , l’entreprenariat n’est qu’une course à l’argent…
On en lève , on l’emprunte , on le négocie , on en gagne , on l’investit , on en perd. Tout cela est un jeu d’oseille pour paraphraser nos chers amis québécois 😉
Quoiqu’il en soit cet « argent » dans le cadre de la création d’une entreprise se divise en 3 catégories :
1/ L’Argent de votre apport personnel c’est-à-dire votre « Capital » d’où est issue votre trésorerie et les investissements que vous allez réaliser pour lancer et/ou maintenir votre activité.
2/L’Argent des Investisseurs (Business Angels/ Fonds d’investissements /Ventures Capital) et la « Love Money » (Argent prêté par des proches : Amis/Familles/Collègues /etc…)
3/L’Argent des Clients. C’est le plus important des trois car c’est ce dernier qui va vraiment vous permettre de couronner et d’auréoler votre projet du cachet du succès authentique.
L’objectif limpide et explicite -assez- simple à saisir mais -plutôt- difficile à réaliser :
Maximiser et optimiser vos profits, c’est-à-dire recevoir suffisamment d’argent (au-dessus du fameux seuil de rentabilité) en fonction des produits et/ou des services que vous allez proposer.
La somme reçue en échange étant directement proportionnelle et corrélée :
-Au niveau de qualité de la valeur proposée sur votre marché (avec des solutions qui doivent être : simples, pratiques, utiles, fiables, intuitives, incontournables, naturelles, abordables et compétitives).
-De l’amplitude et l’efficience de votre réseau de distribution commerciale.
Chaque entrepreneur quel qu’il soit devrait avant de se lancer s’aguerrir et développer de solides compétences en gestion , en finance , en économie et une connaissance approfondie de la monnaie car elle constitue son futur outil de travail.
En établissant un « tableau de bord » comprenant le suivi et l’évolution en temps réel :
-Du Capital
-De la Trésorerie
-Des Investissements
-Du Montant des Dépenses (Passifs)
-Des Charges (mensuelles/trimestrielles/annuelles)
-Du Seuil de Rentabilité (Non Atteint / Atteint / Dépassé)
-Des Bénéfices /Profits / Dividendes (Actifs)
-De la Marge / Du Taux de Marge (Actifs)
-Du Retour sur Investissements (ROI)
Chaque gestion devrait être -idéalement- rigoureuse, frugale, intelligente, prédictive, disciplinée , structurée et stratégique.
Ce pilotage quotidien permettrait d’éviter bien des erreurs (de gestion , de dépenses , de stocks) et de gênantes déconvenues (licenciements des salariés ou pire encore liquidation judiciaire).
En cas de réussite du projet , l’Argent accumulé représentera alors simultanément :
1-La Récompense et la pertinence de votre travail sur votre marché.
2-La Viabilité de votre entreprise dans le temps (en clair grâce aux fonds dont vous disposez vous vous donnez l’oxygène nécessaire pour poursuivre l’aventure dont l’objectif est de séduire, de fidéliser et de monétiser un maximum de clients (prospects) potentiels en leur délivrant la meilleure valeur et la meilleure qualité possible).
L’entrepreneuriat est une course (frénétique) à l’argent et le Business c’est en réalité le processus que le magnétisme.
C’est-à-dire que cela correspond à avoir l’art et la manière d’attirer à soi les bonnes personnes pour leurs compétences, leurs talents, leurs temps et/ou leurs réseaux. Attirer à soi les bons clients (fidèles, solvables et qui vous recommandent et deviennent donc de facto vos ambassadeurs/ambassadrices attitrés) et inévitablement attirer à soi de solides flux financiers entrants.
Le cerveau de l’entrepreneur(e) se divise en 4 parties qui doivent être simultanément fusionnelles, complémentaires et équilibrées tels un processeur informatique se caractérisant par sa mémoire et sa rapidité d’exécution.
1- Economique, Financière et Monétaire
2-Technique et Technologique
3-Marketing et Communication
4-Commerciale et Vente
Nous n’avons abordé ici qu’une fraction du premier « cerveau ».
L’écoute étant la qualité la moins répandue, avec la sincérité, la lucidité et l’authentique générosité.
Nous rappellerons que savoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres. Par conséquent , mettez pause sur votre égo (arrêtez de flatter celui des autres , vous ne leur rendez pas -du tout- service , bien au contraire) et votre voix intérieure (qui sait tout et qui juge tout et tout le monde), écoutez vraiment les autres (ne soyez pas autocentré (e)) et vous vous rendrez compte des trésors quotidiens qui vous sont confiés et qui sont à porter de main. C’est à vous et à vous seul(e) de décider in fine si vous devez en faire de l’or ou pas.
Mais comme l’argent appelle l’argent vous savez ce qu’il vous reste à faire.
MEJRI Bassem