Je m'abonne

Taïg Khris, futur magnat des télécoms ?


À 41 ans, le champion de rollers s'est lancé un nouveau défi. OnOff, sa start-up, qui permet d’avoir un ou plusieurs numéros de téléphone dans le cloud, promet de révolutionner le monde des télécoms.

Entreprendre - Taïg Khris, futur magnat des télécoms ?

À 41 ans, le champion de rollers s’est lancé un nouveau défi. OnOff, sa start-up, qui permet d’avoir un ou plusieurs numéros de téléphone dans le cloud, promet de révolutionner le monde des télécoms.

Comment avez-vous eu l’idée de OnOff ?

Taïg Khris : J’arrivais en fin de carrière, j’avais monté plusieurs records et je sentais que mon sport n’offrait plus beaucoup de potentiel de développement. Bref, j’avais besoin de me réinventer. Et c’est en me cassant la jambe sur un tournage que j’ai pu prendre le temps de chercher une industrie qui, elle, représentait un réel potentiel : les télécoms. Sur mon lit d’hôpital, j’ai eu l’idée d’un numéro de téléphone qui ne serait pas coincé dans une carte SIM, mais stocké dans le Cloud comme une adresse e-mail. Cela permet de créer un numéro local depuis un pays étranger par exemple ou un numéro éphémère pour répondre à un besoin ponctuel…

Comment vous êtes-vous lancé ?

TK : Je ne connaissais rien aux télécoms ! Cela a donc été un réel parcours du combattant. Mais comme je n’imaginais pas les difficultés qui m’attendaient, j’ai foncé tête baissée. J’ai contacté des architectes télécoms – rien que cette profession m’était inconnue – pour les interroger sur la faisabilité d’un tel projet. C’était possible, mais à condition de devenir opérateur, de s’interconnecter avec les autres réseaux, de développer des technologies GSM, MMS, VoIP… un vrai casse-tête ! Mais j’ai persévéré et avec l’aide de 33 amis, j’ai réuni 1M€ pour créer une version présentable à des investisseurs. Trois levées de fonds successives nous ont permis de réunir encore 5M€ et de développer, après deux années de R&D, une technologie qui fonctionne aujourd’hui en France. Une prochaine levée, prévue en fin d’année, doit nous permettre de développer une version industrielle mondiale.

Quels sont vos objectifs ?

TK : De 35, nous allons bientôt passer à 55 salariés, essentiellement des ingénieurs. Déjà 100.000 personnes s’abonnent à notre service chaque mois [le service est facturé 2,99€/mois, NDLR]. Si nous n’avons pas à rougir de notre CA, nous dépensons encore beaucoup plus que ce que nous gagnons. Mais grâce à un business model solide, nous espérons être rentables dès 2017.

Quelles qualités de sportif de haut niveau vous ont été utiles pour entreprendre ?

TK : Je suis un challengeur. J’ai fait de la compétition toute ma vie. Avec OnOff, c’est comme si je préparais un nouveau championnat du monde contre Facebook, Skype et Vodafone ! Sur mes rollers, j’ai toujours innové pour créer de nouvelles figures. Aujourd’hui encore, je veux être devant. Enfin, la remise en question, la persévérance, la gestion du risque et la résilience sont des qualités que j’ai développées dans mon sport et qui me servent énormément aujourd’hui.

À voir aussi