Malgré les promesses de la direction en novembre dernier (« Aucune salarié ne sera licencié »), le passage à la nouvelle année risque d’avoir un goût amer pour les 440 salariés d’Habitat.
La mise en liquidation de l’enseigne Habitat risque également de peser lourdement sur ses clients. Plusieurs milliers d’entre eux, ayant avancé environ 8 millions d’euros en paiements pour leurs commandes, ne seront pas livrés et font face à de maigres chances de remboursement. Classés comme créanciers « chirographaires », ils sont relégués derrière les employés et les créanciers prioritaires dans la liste des remboursements.
« Tout le monde savait »
Selon un cadre d’Habitat, « tout le monde dans l’entreprise savait depuis plusieurs semaines que les clients ne seraient jamais livrés. Nous avions consigne de faire comme si de rien n’était. Les clients ne recevront jamais leurs meubles car les fournisseurs ne sont pas payés. »
La crise d’Habitat résonne avec l’histoire de Made.com, une autre enseigne d’ameublement en faillite. Les clients de Made.com avaient connu des pertes similaires, un précédent qui souligne la fragilité du secteur.
Déclin financier d’Habitat
Depuis sa création en 1964, Habitat a été un nom familier dans le secteur de l’ameublement en France. L’année 2022 avait été marquée par des performances économiques mitigées pour avec un chiffre d’affaires de 65 millions d’euros. La situation n’a pas été plus reluisante pour la société mère, Habitat Design International, qui, malgré un chiffre d’affaires de 51,8 millions d’euros et 68 employés, a également été placée en redressement judiciaire au début de décembre.
Le déclin financier d’Habitat a pris une tournure dramatique peu après son placement en redressement judiciaire. Le personnel des 25 magasins en France a exercé son droit de retrait, ce qui a entraîné la fermeture immédiate de tous les points de vente en propre sur le territoire national. Cette décision radicale fait suite à de multiples incidents impliquant des clients mécontents, face à des commandes non honorées.
Alexandre Bodkine
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