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Thomas Fauré : « Nous sommes à la botte des Américains »


Fondateur de Whaller, un hébergeur de réseaux sociaux respectant la vie privée, l’entrepreneur dénonce les pratiques des géants de la Silicon Valley et exhorte les Européens à sortir de cette « dépendance numérique ».

Entreprendre - Thomas Fauré : « Nous sommes à la botte des Américains »

Fondateur de Whaller, un hébergeur de réseaux sociaux respectant la vie privée, l’entrepreneur dénonce les pratiques des géants de la Silicon Valley et exhorte les Européens à sortir de cette « dépendance numérique ».

Que reprochez-vous à Facebook ?

Ce qui me dérange, c’est l’exploitation les données personnelles et la création de mécanismes d’addiction et de perte de l’attention. A l’inverse, sur Twitter, tout est public et tout le monde peut utiliser vos données, pas seulement eux.

Quel est le projet de Facebook ?

Au départ, c’était une multitude de réseaux séparés, un peu comme Whaller aujourd’hui. Puis, ils ont tout fusionné pour faire un village global qui véhicule une idéologie : le transhumanisme. Facebook néglige la dimension humaine : nous ne sommes pas faits pour être connectés au monde entier.

Peut-on renverser l’hégémonie des Gafa ?

Le Web est jeune, rien n’est figé. Certains géants d’hier ont disparu. En matière de recherche, l’Europe est mieux armée que les Etats-Unis, c’est d’ailleurs pourquoi Facebook et Google installent leurs centres de recherche ici.

« On a confié notre démocratie à des entreprises privées. On est à leur botte »

Quel est l’enjeu pour l’Europe ?

Notre souveraineté est mise à mal car nous sommes une colonie numérique américaine. L’enjeu, c’est de sortir de cette dépendance. Arrêtons de rougir d’être Français et Européen.

Pôle emploi utilise Whaller mais accueille aussi des formations financées par Facebook…

C’est une honte ! On leur a demandé s’il était possible de communiquer ensemble, mais ils n’ont rien voulu savoir. Et après, on apprend dans la presse qu’ils ont signé un partenariat avec Facebook…

Facebook fait pareil avec les médias ; Google prodigue des formations dans les universités. On est à la botte de ces gens-là. On confie notre démocratie à des entreprises privées. C’est la mort de la démocratie. Un jour, il faudra que les pouvoirs publics mettent fin à tout ça.

Que propose Whaller ?     

    

C’est une plateforme qui héberge des réseaux sociaux, redonne le contrôle aux utilisateurs, et permet de maîtriser ses données, sans subir le moindre processus d’addiction. Tout est privé et nous n’exploitons aucune donnée.

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