On y voit de plus en plus de Belges, voire de Britanniques. Les prix de l’immobilier n’ont jamais été aussi hauts et avoisinent ceux de sa rivale, Deauville, sur la côte Fleurie. Les opulentes villas, les golfs, les casinos art déco et le légendaire palace, le Westminster (repris et rénové par le groupe Barrière) n’y sont certainement pas pour rien.
À une vingtaine de kilomètres au sud de Boulogne-sur-Mer, à une centaine de Lille et à deux heures de train de Paris, Le Touquet aurait pu rester une station comme celles qui parsèment le littoral du Nord de la France. Avec sa forêt, son paysage de dunes, l’estuaire de la Canche, la très longue plage de 17 kilomètres, elle est typique de la région et a su s’appuyer sur un espace naturel remarquable, même si elle a perdu de sa superbe comme bien d’autres sur le littoral français pendant quelques années.
Ces grands espaces de sable ont donné lieu à la naissance de compétitions sportives, de char à voile, kitesurf, golf sans oublier le centre équestre et en plus bruyant, le fameux Enduropale du Touquet. Son architecture vaut le détour. La station mixe des styles différents, allant de l’Art Déco à des constructions plus originales comme la Poste construite en 1927 et surmontée d’un mini-clocher, ou l’atypique Hôtel de ville de 1931, classé monument historique tout comme le phare de 1948, qui se trouve… en pleine ville.
Le cinq étoiles Hôtel Barrière le Westminster évoque également ce passé prestigieux des années 30. Une balade dans le marché propose entre autres délices les retours du port de pêche voisin d’Etaples et l’on n’oublie pas d’y fêter la coquille la fin XIXe, tout comme deux casinos et de très nombreuses installations sportives, qui seront plus tard suivis par les boutiques des grandes marques de couture françaises. Paris-Plage traverse le début du XXe siècle, la Première Guerre mondiale, les Années folles et devient le rendez-vous de la jet set anglaise, attirant aristocrates et artistes. L’occupation allemande des années 40 vient mettre un frein à cet essor. Mais pas définitivement.
Les années 70 vont enfin voir renaître la commune, grâce au nouveau centre de thalassothérapie de Louison Bobet, à la création de l’Enduropale par Thierry Sabine et à des animations multiples. Il y a 21 ans, Le Touquet accueille même la rencontre entre Jacques Chirac et Tony Blair. Même si cela est fortuit, Le Touquet bénéficie aujourd’hui d’un retour de flamme du fait de son célèbre citoyen, Emmanuel Macron, qui se rend régulièrement à la villa Monéjan pour y séjourner avec son épouse.
Un peu plus loin, il est possible de s’échapper après avoir dégusté les moules frites ou la sole meunière, pour se recueillir dans le cimetière militaire du Commonwealth, le plus grand de France, car Etaples, au-delà d’être la « cité des pêcheurs », fut une base militaire britannique majeure lors de la Première Guerre mondiale, ou pourquoi pas partir se promener au hasard dans la réserve naturelle de la baie de Canche. Un dernier détour à une quinzaine de kilomètres jusqu’à Berck-sur-Mer où les cerfs-volants peuplent le ciel chaque mois d’avril permet d’admirer les maisons colorées. Avec un peu de chance ou de patience, quelques phoques s’ébattront près de la plage.
CÔTE D’OPALE LA MÉCONNUE
Si la plage du Touquet est considérée comme l’une des plus belles de la Côte d’Opale avec 17 km de sable fin, cette Côte réserve d’autres bonnes surprises à ceux qui souhaiteraient découvrir la région. Les touristes peuvent s’attendre à tous les temps, y compris un grand ciel bleu leur permettant de pique-niquer au Cap Blanc-Nez ou Cap Gris-Nez. En cas de pluie, un refuge est possible au Nausicaa, le plus grand aquarium d’Europe, sans oublier un petit tour à Montreuil-sur-Mer, à Malo-les-Bains ou au très beau golf de Wimereux. Sans oublier la baie de Somme, à quelques encablures.
Les Hauts-de-France ont des atouts en main face aux grandes régions touristiques que sont les grandes zones côtières plus au sud. Et, finalement, pourquoi pas ? Il sera bien agréable de profiter d’un peu de fraîcheur d’ici quelques semaines…
