… à l’instar de Yèvre-le-Châtel dans le Loiret.
La France est tout sauf un long fleuve tranquille ; pourtant, la qualité de ses paysages et le pittoresque de son patrimoine ne sont plus à démontrer. À une certaine époque pas si lointaine, on l’appelait même « Douce France ». La situation a changé, mais cela reste un atout indéniable pour notre tourisme hexagonal, que commence à prendre au sérieux un certain nombre de municipalités. Pas de doute, l’intérêt de ces nouveaux villages étapes touristiques se confirme chaque jour un peu plus. Pris dans les excès du surtourisme et de visiteurs qui vont tous au même endroit au même moment, nombre d’édiles locaux reconnaissent qu’ils ont dans leur territoire des trésors touristiques à exploiter bien davantage.
Les exemples ne manquent pas partout en France. Il suffit de se référer aux impacts de fréquentations touristiques suite aux émissions télévisées de Stéphane Bern « Le village préféré des Français ». En 2023, le village flamand d’Esquelbecq dans le Nord l’a emporté devant Lavoute-Chilhac (Haute-Loire) et Lassay-les-Châteaux (Mayenne). Autre exemple : lorsque vous traversez une région plutôt monotone comme peut l’être la Beauce et ses immenses étendues, et que vous commencez à bifurquer après Orléans vers Montargis, le Gâtinais et la Bourgogne, vous pouvez tomber sur une petite bourgade sortie de nulle part et qui mérite le détour.
À quelques encablures de Pithiviers, Yèvre-le-Châtel dans le Loiret, grâce à son patrimoine et sa forteresse médiévale du XIIIe siècle et une active politique de mise en valeur, est en train de devenir un point de fixation touristique qui pourrait donner des idées à nombre d’élus de communes patrimoniales. Sacré « plus beau village de France », la petite bourgade aux 500 âmes s’est prise en main. Plantation de 300 rosiers, aménagements de parkings et de rues piétonnes, mises en valeur de vieux édifices : tout est fait pour attirer bon an mal an 10 000 visiteurs malgré la concurrence locale du magnifique Château de Chamerolles, construit au XVIIe siècle pour un certain Lancelot du Lac, chambellan du roi Louis XII.
Le privé n’est pas en reste. Même s’il manque encore nombre d’échoppes : produits régionaux, un hôtel, restaurants, cafés. Dans une immense demeure, « Les Lutins joyeux » ont même aménagé une guinguette champêtre qui ne désemplit pas. Même si le problème de personnel se fait sentir. Qu’attend le gouvernement pour supprimer les revenus d’assistance garantis pour tous ceux qui peuvent travailler, comme vient de le faire courageusement en Italie Madame Gorgia Meloni ? Ce n’est pas très populaire mais c’est courageux. Et cela redonnerait de la main-d’œuvre dans nos beaux villages de France où il y a tant à faire. Et où, rappelons-le aussi, le nombre de logements vides pullule. Et si notre avenir passait par la revitalisation de nos villages. C’est bizarre ; personne n’en parle !
Robert Lafont