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Travail : que faut-il sacrifier pour réussir ?


Tout sacrifier pour sa vie professionnelle ? Un dilemme auquel les managers ont toujours autant de mal à répondre.

Entreprendre - Travail : que faut-il sacrifier pour réussir ?

Tout sacrifier pour sa vie professionnelle ? Un dilemme auquel les managers ont toujours autant de mal à répondre.

L’idée selon laquelle la vie personnelle devrait forcément s’effacer au profit de la carrière est remise en question depuis plusieurs années par les managers eux-mêmes. Désormais, c’est la notion d’équilibre qui prévaut. Encore faut-il savoir ou apprendre comment l’atteindre… sous peine de connaître un burn-out retentissant.

Car, pour un manager, un mauvais équilibre entre vie privée et vie professionnelle a des conséquences : baisse de productivité, mauvais résultats… sans parler des problèmes de santé. Heureusement, des solutions existent pour concilier réussite et épanouissement personnel, mises en place à la fois par l’entreprise et le manager lui-même.

Savoir décloisonner… avec modération

Au lieu de garder à bonne distance les deux sphères, il faut les ouvrir l’une à l’autre pour gagner davantage de souplesse et de réactivité. Les nouvelles technologies et les nouvelles méthodes de travail peuvent aider le manager dans ce décloisonnement. À  utiliser avec mesure pour éviter une invasion du professionnel dans le personnel et vice versa.

Rien de mal au bureau à s’autoriser des «pauses personnelles» histoire de recharger les batteries ou de s’accorder une séance de sport de temps en temps de 15 à 16 heures, une bonne échappatoire lors d’une période intense de travail. De même, instaurer des coupures technologiques fixes pendant les vacances (joignable seulement le lundi et le vendredi par exemple) est un bon moyen de déconnecter. Pour autant, ce décloisonnement doit être choisi, et non subi, et accepté par ses proches.

«La principale règle à respecter est de délimiter clairement le temps professionnel pour qu’il empiète le moins possible sur le temps personnel», souligne Yves Deloison, auteur, spécialiste de la reconversion professionnelle.

Déléguer au travail… et à la maison

Pour alléger un emploi du temps serré, il faut déléguer à ses collaborateurs dans l’entreprise, des sociétés de services à la personne à la maison. L’important est d’être conscient que l’on ne peut pas tout faire. Ce temps dégagé en déléguant certaines tâches est salutaire, d’autant qu’il permet de repérer les collaborateurs les plus compétents… et les futurs talents.

Organiser son temps

La gestion du temps reste capitale et passe par une organisation minutieuse, qui commence par la liste des tâches à accomplir, évidemment en les hiérarchisant. Pour boucler un projet sans être dérangé par le téléphone ? Il suffit d’arriver au bureau une heure plus tôt. De même, pas question de prévoir une réunion le vendredi en fin d’après-midi, la fatigue de la semaine et le manque de concentration ne donnant rien de bon.

Surtout, un bon manager, alors qu’il aime relever tous les défis, doit se demander, à chaque fois qu’on lui confie une mission, s’il dispose des compétences et de l’équipe nécessaire, et si les délais imposés sont suffisants. Enfin, au moins deux fois par an, il est primordial d’analyser son rythme de travail afin de l’ajuster au mieux.

Fixer des limites

Rester tard au travail est une tradition bien française, encore convaincu que ceux qui réussissent sont ceux qui partent les derniers. Mais dans bon nombre d’autres pays, jouer les prolongations est synonyme d’incompétence.

Évidemment, il n’est pas simple de faire changer les mentalités et de «bafouer» sa culture nationale, mais cela n’empêche pas de poser des limites, en insistant notamment pour que les dossiers en cours soient bouclés. Et pour ne pas oublier «l’heure de la sortie», comme à l’école, il faut programmer l’alarme de l’ordinateur.

De même, laisser le travail envahir son foyer est particulièrement déséquilibrant. D’ailleurs, la génération Y ne conçoit plus d’accepter aveuglément des contraintes professionnelles excessives. Travailler chez soi le soir ou le week-end, pourquoi pas… à condition de négocier une compensation pour sa vie personnelle. Désormais, le temps de travail se lisse sur la durée, au mois, au trimestre… et non plus à la journée. Ainsi, il est possible de plancher un mois sur un dossier important puis travailler à 3/4 temps le mois suivant. Attention, une telle organisation nécessite l’adhésion de son entourage.

Enfin, Internet et les smartphones sont tellement envahissants qu’il est nécessaire de mettre en place des stratégies pour les tenir à distance. Ainsi, pour éviter que les messages professionnels polluent vos vacances, réfléchissez à l’avance à la manière dont vous souhaitez que vos e-mails soient traités en votre absence. Idem pour les coups de fil : prévoyez de faire basculer vos appels sur le poste d’un collaborateur ou d’un collègue.

Pour réussir, garder un objectif d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est indispensable mais c’est un objectif heureusement assez simple à atteindre. Il suffit de s’y atteler fermement. Le mot d’ordre à ne pas oublier ? Les managers qui réussissent sont d’abord heureux… et non l’inverse.

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