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Ukraine : les entreprises montent au front


Alors que les dons des particuliers affluent du monde entier pour venir en aide aux civils ukrainiens victimes de l’invasion russe, les multinationales s’engagent : aide financière, boycott de la Russie, secours matériel aux insurgés… Les entreprises du monde entier montent au front. C’est un appel au don qui a des...

Une vue d'un bâtiment endommagé par des tirs d'obus à Kharkiv, Ukraine (Photo Lyaxander/Tass/ABACAPRESS.COM)

Alors que les dons des particuliers affluent du monde entier pour venir en aide aux civils ukrainiens victimes de l’invasion russe, les multinationales s’engagent : aide financière, boycott de la Russie, secours matériel aux insurgés… Les entreprises du monde entier montent au front.

C’est un appel au don qui a des allures d’appel à l’aide : face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire en Ukraine, le 1er mars dernier, la Croix-Rouge a déclaré chercher à récolter dans les prochains jours… près de 250 millions d’euros !

« Les besoins de la population touchée par le conflit augmentent d’heure en heure », déclare le secrétaire général de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Jagan Chapagain. « J’appelle à une solidarité internationale pour augmenter l’assistance aux personnes qui souffrent de ce conflit ».

Un besoin urgent destiné à acheter, entreposer, acheminer et distribuer des millions de rations alimentaires et de soins de premiers secours. Laits infantiles, médicaments, boîtes de converses, couvertures… Le dénuement est total pour les populations civiles ukrainiennes, désormais éparpillées entre leur pays d’origine et les pays limitrophes.

LVMH, SpaceX et H&M

Le groupe français LVMH fut l’un des premiers à répondre à l’appel, en dévoilant un plan d’urgence et un premier don de 5 millions d’euros au Comité International de la Croix-Rouge. Une somme colossale versée en quelques heures alors que les réfugiés ukrainiens affluent en Pologne et en Roumanie.

En parallèle, le géant du luxe français a organisé une collecte de dons pour permettre aux collaborateurs du Groupe et de ses dizaines de filiales d’apporter elles aussi leur contribution financière pour la fameuse ONG.

Et si le groupe de Bernard Arnault a choisi d’apporter son aide pécuniaire, Elon Musk et son groupe Space X, eux, ont choisi de venir en aide aux populations civiles d’une autre manière. Le groupe américain a fournis en urgence des terminaux de son service internet par satellite, Starlink.

À l’origine, le service d’Elon Musk est destiné à fournir une connexion aux habitants des zones mal desservies par les réseaux fixe et mobile des opérateurs télécoms en passant par des milliers de satellites mis en orbite autour de la terre par l’entreprise Tesla. Mais face aux multiples cybers attaques et à la destruction des infrastructures de communication entreprises par l’armée russe, l’entrepreneur sud-africain a pris les choses en main, en fournissant lui-même des terminaux aux ukrainiens.

Une opération saluée par Kiev sur Twitter : « Starlink est arrivé. Merci Elon Musk » a ainsi tweeté le vice-Premier ministre ukrainien Mykhailo Fedorov en charge du secteur numérique avec une photo d’un camion transportant des terminaux Starlink.

En choisissant d’aider massivement la Croix-Rouge ou les civils ukrainiens à retrouver une connexion internet, LVMH et Space X marquent leur petite différence : en effet, dans les autres multinationales, c’est surtout le boycott pur et simple de la Russie qui a été privilégié.

L’entreprise de prêt-à-porter H&M a ainsi déclaré le 2 mars dernier suspendre toutes ses ventes sur le marché russe : « Le groupe H&M a décidé de suspendre temporairement toutes les ventes en Russie. Les magasins en Ukraine ont déjà été temporairement fermés en raison de la sécurité des clients et des collègues. »

Même son de cloche chez Asos, le géant de la mode en ligne, Netflix, Apple, Disney ou encore Nike.

Enfin, les géants du numérique ont quant à eux décidé de priver la Russie de toute parole pour l’empêcher d’apporter son propre narratif à la guerre en cours. Ainsi, le moteur de recherche Google a déréférencé tous les sites d’informations liés de près ou de loin à l’État russe, tandis que Facebook et Twitter bloquaient les comptes de « Russia Today » et de « Sputnik ».

Un engagement de toutes les grandes firmes mondiales, qui comptent bien faire plier la Russie.

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