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Vaccination : cette bureaucratie qui pénalise la France dans sa lutte contre le virus


Alors que la pandémie de Covid-19 semble être sur le point de redevenir incontrôlable dans l’Hexagone et que la perspective d’un nouveau confinement se précise, la campagne de vaccination française s’apparente à un fiasco. La faute au mille-feuille administratif ? Si la France dispose d’entités et de structures en charge de...

Entreprendre - Vaccination : cette bureaucratie qui pénalise la France dans sa lutte contre le virus

Alors que la pandémie de Covid-19 semble être sur le point de redevenir incontrôlable dans l’Hexagone et que la perspective d’un nouveau confinement se précise, la campagne de vaccination française s’apparente à un fiasco. La faute au mille-feuille administratif ?

Si la France dispose d’entités et de structures en charge de la gestion des pandémies efficaces, il semble que la machinerie administrative soit en panne depuis le début de la campagne de vaccination. Selon le site Covid-Tracker, entre 0,82 % et 1,63 % des Français ont été vaccinés depuis un mois. Selon la plateforme de référence, « il reste à vacciner au moins 58,37 % des Français avant d’atteindre un taux de vaccination de 60 % ».

Autant dire que la France fait partie des mauvais élèves en matière d’injection des doses de vaccin. L’Hexagone figure loin derrière Israël (44 %), le Royaume-Uni (26 %), les États-Unis (7 %), le Danemark (3,6%), l’Irlande (3%)… L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne ont déjà vacciné deux fois plus de personnes que la France. Cette dernière se situe au même niveau que la Slovaquie, la Hongrie et la Turquie.

Une multitude d’acteurs sur un même périmètre

Normes en pagaille, dilution de la responsabilité, paperasserie inutile… La France souffre d’un empilement administratif qui diminue sa capacité à répondre rapidement à une situation de crise sanitaire. La multitude d’acteurs décisionnaires — agences régionales de santé (ARS), Haut Conseil à la santé publique (HCSP), direction générale de la santé (DGS) — et leur périmètre d’action redondants expliquent la cacophonie ambiante depuis le début de la campagne de vaccination.

Les différents niveaux hiérarchiques empêchent la mise en place d’une organisation efficace. « On paye un envahissement de la bureaucratie depuis des années au détriment des soins de terrain », analyse le médecin urgentiste Gérald Kierzek dans les colonnes du Figaro.

Un maelstrom administrativo-sanitaire

En matière de vaccination, plusieurs structures différentes sont à la manœuvre, et chacune semble marcher sur les plates-bandes de l’autre : agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM), commission technique des vaccinations, conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV), Santé publique France, agences régionales de santé (ARS)…

Ce maelstrom administrativo-sanitaire et cette culture sanitaire centralisée conduisent à des prises de décision se contredisant d’une semaine à l’autre. En définitive, ce flou nuit à la campagne de vaccination en elle-même, lorsque l’on sait que près de 44 % des Français ne souhaitent pas se faire vacciner (sondage Harris Interactive du 7 janvier 2021). Le système français a réussi le tour de force de cumuler les défauts de la centralisation et de la… décentralisation. Après la pénurie de masques et de tests, la France bute donc sur la vaccination. La crise sanitaire aura définitivement mis en lumière les pesanteurs françaises.

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