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Vélo électrique : dernière chance pour profiter des aides


C’est le sprint final pour les acheteurs de vélos électriques. Dans quelques heures, les aides publiques disparaîtront. Le 14 février au soir, rideau : fin du bonus vélo, fin de la prime à la conversion. Pour ceux qui hésitaient encore, c’est maintenant ou jamais.

Des aides pour l’achat d’un vélo supprimées à compter du 15 février 2025

Depuis plusieurs années, l’État encourageait l’achat de vélos à assistance électrique (VAE) avec des aides financières. Un soutien décisif pour de nombreux ménages, notamment les plus modestes. Mais en novembre dernier, le gouvernement a tranché : pour des raisons budgétaires, ces dispositifs prennent fin plus tôt que prévu. Les aides pour l’achat d’un vélo seront donc supprimées à compter du 15 février 2025

Concrètement, que perdent les acheteurs ? Jusqu’à demain soir, ils peuvent bénéficier de :

  • Un bonus vélo allant jusqu’à 1 000 euros pour un vélo électrique, sous condition de ressources (revenu fiscal par part inférieur à 15 400 euros).
  • Une prime à la conversion atteignant 1 500 euros pour ceux qui mettaient leur vieille voiture à la casse en échange d’un vélo électrique.
  • Des aides spécifiques pour les vélos cargo et les vélos adaptés aux personnes en situation de handicap, pouvant atteindre 2 000 euros.

Mais pour en profiter, la date de facturation doit être au plus tard le 14 février 2025. Demain, il sera trop tard.

L’industrie du vélo en plein doute

Dans les magasins, les vendeurs s’inquiètent déjà. En 2023, le marché du vélo électrique a reculé de 13 %, après des années de forte croissance. Avec la fin des subventions, le coup de frein risque d’être violent.

Patrick Guinard, président de France Vélo, redoute une nouvelle baisse de 10 % des ventes cette année. “Cette décision va pénaliser ceux qui ont le plus besoin du vélo électrique : les ménages modestes et les habitants des zones rurales, qui dépendent de ces aides pour s’équiper”, alerte-t-il.

Pour lui, la fin de ces aides est un non-sens économique et écologique. Car le vélo électrique reste cher : en moyenne, un modèle neuf coûte entre 1 500 et 3 000 euros. Sans aide publique, l’accès au VAE risque de se restreindre aux foyers les plus aisés.

Des aides locales… mais inégales

Si l’État se désengage, les collectivités locales continueront à proposer des subventions. Mais selon où vous habitez, le soutien sera plus ou moins important. Certaines grandes villes comme Paris ou Lyon prévoient de maintenir leurs aides. Ailleurs, en zone rurale ou périurbaine, l’enveloppe risque d’être bien plus maigre.

Deux poids, deux mesures ?

Le contraste est frappant : alors que les aides pour les vélos électriques s’éteignent, celles pour les voitures électriques restent en place. Une décision que l’Alliance pour le Vélo juge incohérente : “On continue de subventionner la voiture individuelle, mais on supprime le soutien au mode de transport le plus écologique et accessible”, regrette l’association.

Le Plan Vélo et Marche 2023-2027, présenté il y a à peine deux ans, promettait pourtant de rendre le vélo accessible à tous grâce à une aide financière. Avec la fin du bonus vélo, cette ambition semble déjà oubliée.

Acheter aujourd’hui… ou payer plein pot demain

Pour ceux qui comptaient sur ces aides, l’heure tourne. Après-demain, il faudra payer plein tarif. À moins d’un revirement politique improbable, les vélos électriques vont redevenir un investissement lourd pour de nombreux Français.

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