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Vers un nouvel ordre économique Afrique-Europe


Rencontre avec El Adj Mohamed Habib Hann*, chef d'entreprise et fondateur du Think Tank Global Alliance PME. Après sa participation et ses prises de paroles aux tables rondes de deux évènements de référence en France

Entreprendre - Vers un nouvel ordre économique Afrique-Europe

Rencontre avec El Adj Mohamed Habib Hann*, chef d’entreprise et fondateur du Think Tank Global Alliance PME. Après sa participation et ses prises de paroles aux tables rondes de deux évènements de référence en France, au côté la Fondation Prospective et Innovation, actuellement présidée par Jean Pierre Raffarin, lors de l’IPEM en septembre 2021 (International Private Equity Market) et lors du forum Bonne Nouvelles d’Afrique à Montpellier, en octobre 2021, El Adj Mohamed Hann défend en France sa vision pour l’Afrique.

à travers un cycle de réunions avec les représentant de nombreuses institutions publiques et parapubliques principalement orientées sur les PME et les Grand Groupes d’entreprises, dont le MEDEF international représenté par son Président Monsieur Philippe Gautier et le CPME représenté par son Secrétaire confédéral Monsieur Jean-Louis Blachier.

Entreprendre : Vous parlez d’un projet pour l’Afrique, pouvez vous nous l’expliquer ?

El Adj Mohamed Habib HANN : Toutes les grandes nations et tous les grands continents ont ou ont eu de grandes ambitions. L’Afrique s’inscrit dans cette démarche qui ne peut appartenir qu’aux Africains comme c’est le cas pour toutes les grandes Nations et tous les grands continents.

Je suis porteur d’une nouvelle vision qui a pour maître mot le changement de paradigme dans les relations économiques internationales principalement entre l’Afrique et l’Europe.

J’ai plaisir à dire que si nous arrivons, nous Africains, à mobiliser nos ressources et nos compétences, nous pourrons faire de l’Afrique un havre de paix et marcherons à grands pas de concert avec les grandes puissances vers une grande Afrique unie.

Pour la Guinée, au delà de son potentiel minier presque qualifié de « scandale géologique », elle est également considérée comme le château d’eau de l’ouest Africain, grand potentiel hydrologique.

Quelles solutions concrètes préconisez vous pour faire aboutir ce projet ?

Au delà du secteur minier, le groupe Hann intervient également dans l’industrie, les transports, l’assurance, le pétrole, la finance et la formation.

Je pense que le développement industriel devra également être accompagné de la création de complexes portuaires, d’un aéroport et de lignes aériennes, de chemin de fer, aussi bien que par la réalisation de logements et d’infrastructures d’accompagnement pourvfaire de la Guinée un pays attractif et moderne.

Il faut aussi penser à désenclaver les zones agricoles et de production intérieures du pays, pour valoriser les différentes chaînes de valeur et s’assurer la mise en œuvre d’infrastructures routières et aériennes inexistantes à l’heure actuelle.

Concrètement, pour illustrer mon engagement pour ce nouvel ordre économique international, on peut citer la création avec nos partenaires français d’une nouvelle entité à Paris, Sogemine-Europe, en co-investissement avec Sogemine Guinée. Orienter la politique économique africaine par l’industrialisation locale, la transformation du potentiel minier et le développement des contenus locaux, ne peut que créer à coup sûr une nouvelle richesse en Afrique plus attractive pour les investisseurs à la recherche de stratégies de diversification.

Il est ainsi possible de créer des partenariats gagnant-gagnant aux normes internationales et sécurisés par des activités pérennes.

Votre vision de l’Afrique demande-t-elle une coopération étroite avec l’Europe ?

Comme j’aime à le rappeler, en Guinée, sur la chaîne de Montagne du Foutah Djallon (Dalaba) qui sait qu’il existe de magnifiques villas réalisées par des européens, comme la Résidence du Gouverneur ?

Qui sait que des fraisiers poussent sur cette chaîne de montagne dans un micro-climat à l’abri de la sécheresse ?

Et qui se souvient du port négrier de Boffa, à l’image de celui de Gao au Sénégal ?

Ceux qui le savent, réalisent combien l’Afrique offre de merveilleuses possibilités de diversification dans un cadre idéal de développement multilatéral avec l’Europe.

Une des clef du multilatéralisme intégré, c’est le développement local élargi, afin que les acteurs ne soient plus des sous-traitants ou même des co-traitants, mais bien des partenaires associés pour la réussite, chacun dans leur domaine, de projets et des productions communs.

C’est donc un projet qui dépasse les frontières de l’Afrique ?

Ce que j’aimerais apporter, c’est une différence de taille : celle de vouloir profiter des expériences du passé pour organiser un avenir plus inclusif, interculturel, multilatéral et redimensionné à valeur ajoutée partagée.

L’Afrique se positionnerait donc, non plus comme un terrain de chasse pour les grandes puissances ni même en opposition à celles-ci, mais bien comme un pôle économique de premier plan à partager de manière égale.

Pour conclure, j’insiste sur l’importance de cette nouvelle approche, qui aidera à éviter l’évasion des compétences, et permettra de capitaliser la richesse locale pour la jeunesse Africaine et son avenir.

Propos recueillis par Jean-Claude Fontanive

* El Adj Mohamed Habib HANN est également Président du Conseil National Patronal Guinéen, Président de SOGEMINE en Guinée, Co fondateur de SOGEMINE EUROPE présidée par Xavier Michon-Lehnebach, Président de la Nouvelle société d’assurance de Guinée SONAG, Actionnaire de la Société Générale en Guinée, actionnaire de la Société Guinéenne de Pétrole SGP et Pdg de Gaz Industries Pétrolières GAP OIL, Président du conseil Économique et Social de Guinée, Président d’honneur et fondateur du Think Tank Global Alliance PME.

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