Vincent Klingbeil, cofondateur et directeur général d’Ametix avec Stéphane Boukris et Patrick Bunan, détaille les valeurs gagnantes de l’entreprenariat alors qu’Ametix vient d’être rachetée par le Groupe La Poste via Docapost.
100% de croissance depuis sa création en 2011, 12 millions de chiffre d’affaires en 2016, plus de 200 consultants salariés experts du numérique et un rachat qui lui permet de bénéficier de l’appui du géant La Poste…
Tout patron aurait vite fait de se féliciter de l’attractivité
de sa société à la lecture de ces seuls résultats. Mais Ametix n’est pas dirigé par un patron, elle tient à sa tête trois entrepreneurs et, en 2017, un entrepreneur en veut plus : il travaille au bonheur de ses équipes, il entend qu’elles se sentent bien, il lit « Delivering Happiness: A Path to Profits, Passion, and Purpose », l’ouvrage de Tony Hsieh qui développe le concept du « Feel Good Management. »
L’entrepreneur côtoie tous les jours ses salariés : son bureau est dans le même open space.
Il a voulu un lieu de travail sympathique, coloré, convivial, avec table de ping pong, baby-foot et boissons fraîches pour doper la bonne humeur. Chaque client gagné donne lieu à une célébration. Chaque tâche ardue est encouragée par des motivations. Et l’entrepreneur prête main forte même. Alors l’attractivité d’une société ne passe pas seulement par les chiffres mais aussi par l’énergie des femmes et des hommes qui la composent. C’est tout le bonheur de l’entrepreneur : savoir générer, entretenir et booster les énergies. En tout cas, c’est le mien.
À cette vitalité s’ajoutent d’autres valeurs et vertus indispensables.
Comme l’humilité : être trop sûr de soi – même pour se rassurer – c’est risquer de baisser sa garde. Comme l’intégrité : la sienne et celle de ses équipes. Comme l’audace aussi, le goût du risque, la peur : un entrepreneur qui dort tranquille, ce n’est pas normal, c’est même inquiétant… Et puis il y a la résilience : elle seule permet de passer outre les échecs de manière féconde. L’entrepreneur doit naviguer avec agilité et opportunisme dans cet univers d’équilibres précaires, certes, mais riches d’idées neuves.
Mon parcours m’a appris tout ça.
Il aura fallu quitter ma robe d’avocat, préférer ma passion pour les start-up, essuyer plusieurs échecs, m’en relever, déterminé, retenter, risquer, réfléchir, lire, rencontrer, veiller… Prendre conscience qu’il y a les chercheurs d’or et les vendeurs de pelles : les premiers sont les start-up, où la réussite est d’une chance sur mille, et les seconds, les sociétés de services, qui offrent de meilleurs opportunités de succès. Enfin, un jour, tout s’est mis en place : avec Patrick Bunan puis avec Stéphane Boukris, nous avons innové et développé « L’Idée » en considérant avec évidence dès 2011 que l’avenir des sociétés de services liées au web étaient dans la transformation digitale pour les entreprises.
U
n business modèle durable réjouit l’entrepreneur et dans le cas de la transformation digitale la promesse tient toujours.
Sauf qu’elle effraie : de nombreux grands comptes sont si en retard qu’ils devraient se digitaliser sans tarder sous peine de tout perdre ; en face d’eux, la concurrence des start-up gronde et se rapproche dans les secteurs bancaires, dans la grande distribution, dans les transports. Pire: d’ici peu, l’ère de l’intelligence artificielle battra son plein ; or pour être à la hauteur sur ce secteur comme pour le comprendre, les entreprises françaises doivent avoir réglé la question de la transformation digitale. D’autant que toutes les réponses sont là.