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Visibrain, la start-up française qui scrute les réseaux sociaux


Pionnier de l’analyse des réseaux sociaux, Visibrain a été fondé en 2010 par trois ingénieurs. La solution de la start-up française, qui compte une vingtaine de salariés, est aujourd’hui utilisée par des grands groupes, des agences de communication et par l’ensemble des ministères. Entretien avec Nicolas Huguenin, l’un des trois cofondateurs.

Nicolas Huguenin est l'un des cofondateurs de Visibrain.

Que propose exactement Visibrain ?

Nicolas Huguenin. Visibrain est un outil de social listening (écoute sur les réseaux sociaux, ndlr) qui protège la réputation des marques. Nous leur permettons de comprendre leur univers digital avec trois grands cas d’usage.

Le premier est l’e-réputation, qui consiste à veiller sur sa marque et ses dirigeants. Nos clients sont prévenus en temps réel si une crise émerge sur les réseaux sociaux.

Le deuxième usage concerne la détection des influenceurs, qu’ils soient ambassadeurs ou détracteurs. Visibrain est l’un des seuls outils à proposer cette fonctionnalité sur LinkedIn, TikTok et X (ex-Twitter).

Le troisième usage porte sur la veille stratégique, concurrentielle et sectorielle. Nous sommes d’ailleurs en train de nous développer sur l’OSINT (renseignements en sources ouvertes, ndlr) dans le domaine de l’intelligence économique.

Quels sont les avantages concurrentiels de votre plateforme ?

Visibrain couvre les principaux réseaux : Facebook, Instagram, YouTube, LinkedIn, TikTok, Telegram, Threads…

En termes de précision et de fonctionnalités, nous proposons la meilleure couverture du marché sur Instagram, Facebook et YouTube.

Nous sommes les seuls à effectuer de la veille sur TikTok, LinkedIn et Telegram. Nous allons également implémenter Bluesky.

Qui sont vos clients ?

Ils se répartissent en trois grandes catégories :

  • Les institutions publiques, principalement françaises.
  • Les annonceurs (Carrefour, SNCF, La Poste, Altice, Bouygues Telecom…).
  • Les agences (Havas, Hopscotch, Image 7…).

Nous sommes titulaires du marché de veille interministériel, ce qui signifie que nous équipons tous les ministères français, y compris la cellule de veille du Premier ministre.

Nous travaillons également avec d’autres acteurs publics comme France Travail.

Votre environnement concurrentiel a été marqué par de nombreux rachats ces dernières années…

Nos deux concurrents français, Digimind et Linkfluence, ont en effet été rachetés par des Américains (Onclusive et Meltwater, ndlr).

À l’étranger, on peut également citer Cision (racheté par Brandwatch, ndlr) et le luxembourgeois Talkwalker (racheté par Hootsuite, ndlr).

Nous sommes désormais la seule plateforme française de social listening, et nous faisons face à des géants mondiaux qui ont beaucoup plus de moyens que nous.

Quelle place occupez-vous sur le marché français ?

Nous sommes l’un des leaders. Notre avance technologique nous permet de couvrir des réseaux sociaux que nos concurrents n’intègrent pas encore. Nous disposons d’une couverture plus exhaustive et performante. Conserver cette avance technologique est capital.

Êtes-vous déjà impliqué dans le domaine de la défense ?

Pas pour le moment. Mais l’intégration de Telegram va nous aider à nous développer dans ce secteur.

Quels sont vos principaux objectifs en 2025 ?

Nous voulons devenir le leader européen du social listening. Pour y parvenir, l’un des enjeux est d’accélérer notre développement à l’international. En parallèle, nous voulons continuer à développer nos outils, intégrer l’IA et déployer des solutions d’analyse de la presse en ligne.

Avez-vous prévu d’effectuer une levée de fonds ?

Non. Visibrain étant rentable, nous avons les moyens de nos ambitions. Notre modèle de croissance est basé sur le bootstrapping. Nous investissons uniquement l’argent que nous gagnons. Même si cela pourrait changer à l’avenir, nous sommes donc pour l’instant dans une démarche d’autofinancement.

Avez-vous déjà reçu des offres de rachat ?

Nous n’avons jamais reçu d’offre formelle, nous avons simplement été approchés. Mais ce n’est absolument pas notre priorité. Nous sommes convaincus qu’il reste énormément de potentiel à développer avec Visibrain.

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