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Pierre-Emmanuel Taittinger confie les rênes de la célèbre Maison à sa fille Vitalie


Pierre-Emmanuel Taittinger avait prévu de se retirer à l’âge de 65 ans. Promesse tenue avec quelques mois de retard. Le président de la célèbre maison Taittinger a décidé de laisser les rênes à sa fille Vitalie au 1er janvier 2020.

Vitalie, la nouvelle vitalité de Tattinger !

Pierre-Emmanuel Taittinger avait prévu de se retirer à l’âge de 65 ans. Promesse tenue avec quelques mois de retard. Le président de la célèbre maison Taittinger a décidé de laisser les rênes à sa fille Vitalie au 1er janvier 2020.

C’est donc la toute nouvelle quarantenaire, Vitalie Taittinger, qui va présider au destin d’une entreprise dans laquelle elle officie depuis plus de dix ans. La direction générale quant à elle sera assumée par son frère Clovis (au commercial et au marketing) et Damien Le Sueur (aux finances et à la filière), tous deux déjà actifs dans l’entreprise.

Un défi de taille

Son défi est de taille puisqu’il s’agit pour elle de poursuivre le développement d’une affaire reconquise de haute lutte par son père en 2006, l’année qui a précédé son arrivée dans l’entreprise. En effet, en 2005, le groupe Taittinger est vendu par les 45 actionnaires de l’époque au fonds américain Starwood. Ce dernier est intéressé par la branche hôtellerie (Groupe du Louvre) et par d’autres entreprises, telle la cristallerie Baccarat ou les parfums Annick Goutal. En revanche, il ne désire pas se porter acquéreur des champagnes.

Après le champagne, la politique ?

Il avait fait le buzz en 2016 en se déclarant candidat à la présidence de la République, sans étiquette, l’espace de deux jours. Ancien conseiller général, Pierre-Emmanuel Taittinger est un familier de la politique, son père a d’ailleurs été député-maire et garde des Sceaux de Georges Pompidou.

De l’habileté et du panache

C’est dans le plus grand secret et avec une habileté redoutable que Pierre-Emmanuel Taittinger parvient à récupérer cette branche, au nez et à la barbe des plus grands groupes qui étaient sur l’affaire. Avec panache et l’appui du syndicat général des vignerons et de la CGT, ce qui n’était pas joué d’avance. Le champagne reste donc une affaire de famille, bien française, une victoire et la sensation du devoir accompli pour celui qui s’était opposé à la vente du groupe. Ce succès en a surpris plus d’un et a provoqué un changement d’orientation, partagé par Vitalie Taittinger et son frère Clovis qui décident alors de participer à la reconquête lancée par leur père.

L’aventure continue

Si le fait de s’appeler Taittinger est évidemment un plus, rien ne prédestinait pourtant les enfants de Pierre-Emmanuel à prendre la suite des affaires. Chacun traçait son chemin jusqu’au moment crucial du rachat. Le souhait de rejoindre les champagnes est une chose, mais il a fallu convaincre le PDG au-delà du père et prouver que leur recrutement pouvait servir l’entreprise. Vitalie fut donc dans un premier temps consultante avant de se trouver réellement intégrée aux équipes existantes et d’être en charge de la communication et du marketing. Une saine précaution, l’aspect familial ayant montré ses limites lors de la vente du groupe. Aujourd’hui, l’aventure a changé de dimension et repart sur d’autres bases.

Football

La maison Taittinger a été la première à devenir fournisseur officiel d’une coupe de monde de football dans le monde du champagne. Cela a fait quelque peu jaser à l’époque, mais l’aventure s’est poursuivie dans le temps, avec les équipes masculine et féminine en 2018. 

Du champagne, mais pas seulement…

La famille a créé le Domaine Carneros en association avec des associés américains pour y fabriquer un vin effervescent de qualité sur les 140 hectares du domaine. Une réussite dont le concept a été dupliqué il y a quatre ans. En effet, en 2015, Pierre-Emmanuel Taittinger décide d’un autre mouvement stratégique audacieux, celui de planter des vignes… en Angleterre, dans le Kent, en association avec son distributeur sur place. La marque décide ainsi de s’impliquer dans les « sparklings » sur la terre de Shakespeare via la création du Domaine Evremond, 65 hectares proches de Canterbury. Les première bouteilles sont prévues en 2023.

 Les projets ne manquent donc pas pour la jeune présidente, ancienne égérie de la marque, qui souhaite rester dans la ligne de son père : des produits de qualité, élevés avec le plus grand soin, sur des marchés différents, sans la recherche du volume à tout prix.

A.F.

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