Fonfateur de l’opérateur Free, créateur du plus grand incubateur au monde (Station F) et d’une école infomatique révolutionnaire (Ecole 42), actionnaire de médias prestigieux… Où s’arrêtera Xavier Niel ?
Iliad, l’usine à cash
La maison mère de Free s’est imposée comme un acteur majeur des télécommunications, avec 12% de parts de marché en France. L’entreprise, dont la direction opérationnelle est assurée par Maxime Lombardini, est une incroyable machine de guerre financière : 3,7 Mds€ de CA (+19%) et une exceptionnelle rentabilité, avec une marge brute de de 1,2 Md€ (+31%). À titre personnel, la fortune de Xavier Niel est estimée à 8,5 Mds€, ce qui le place au 9ème rang français.
Pourtant, l’entrepreneur s’affiche comme quelqu’un de normal : «J’ai toujours les mêmes camarades depuis 25 ans. Ma vie n’a pas vraiment changé… je n’aime ni les fringues ni les grosses berlines». Il possède cependant un hôtel particulier dans le XVIème arrondissement et une superbe propriété à Chantilly. La petite histoire veut qu’il ait racheté le parcours de golf voisin, le Club du Lys, pour s’assurer qu’on ne construise pas dessus.
L’incubateur aux 1.000 start-up
Xavier Niel a racheté la Halle Freyssinet dans le XIIIème arrondissement de Paris, pour y implanter une pépinière de startup. Une réhabilitation confiée à l’architecte Jean-Michel Wilmotte pour créer «un endroit magique, plus attirant que n’importe quel autre sur la planète». «Station F» va accueillir 10 incubateurs de start-up (3000 postes de travail et 1000 start-up), un restaurant et un auditorium.
Dévoilé en 2013, ce projet pharaonique a pour ambition de devenir le centre névralgique de l’innovation à Paris, au travers de la constitution d’un campus dédié aux entrepreneurs et à leurs activités. r.
Xavier Niel, propriétaire d’un palace à Courchevel
Les skieurs (très) fortunés qui réservent le superbe Penthouse de 300 m2 dans le 5 étoiles L’Apogée à Courchevel ne le savent pas forcément, mais ils descendent chez Xavier Niel. L’entrepreneur s’est en effet offert pour 100 M€ ce palace qui n’est situé qu’à 200 m du Cheval Blanc, propriété de Bernard Arnault. Une acquisition qui illustre sa volonté d’être reconnu par l’etablishment ?
Une compagne riche et célèbre
Ils sont très discrets, même si on a pu les voir ensemble à l’inauguration de la Fédération Louis Vuitton ou au défilé Dior lors de la dernière Fashion Week. Xavier Niel et Delphine Arnault, la fille de Bernard, sont en couple et ils ont ensemble une fille, née en 2012. Xavier Niel est le père de deux garçons d’une première relation, nés en 2000 et 2002. Mais sa vie privée est l’un des rares sujets capables de fâcher l’entrepreneur…
Son école informatique 2.0
Baptisée «42», l’école créée et financée par le patron de Free (budget de 50 M€ sur 10 ans) sort des sentiers battus. Entièrement gratuite, elle accueille un millier d’élèves entre 18 et 30 ans sans condition de niveau mais avec une sélection draconienne pour une formation intensive au codage informatique. «Le P-DG de Netflix, Reed Hastings, a même distribué sa carte de visite aux étudiants qu’il a croisés lors de sa visite».
Les parrains du Web français
Xavier Niel, Jacques-Antoine Granjon (venteprivee.com), qu’il connaît depuis ses débuts, et Marc Simoncini (ex-Meetic) se retrouvent souvent comme associés dans des prises de participation dans des startup prometteuses, mais aussi à l’Élysée où ils ont été reçus aussi bien par Nicolas Sarkozy que François Hollande. Fleur Pellerin ne jure que par eux !
Une forte présence en Israël
Michaël Boukobza, ancien n°2 d’Iliad, considéré comme le fils spirituel de Xavier Niel, s’est installé en Israël, où il a réussi à obtenir une licence mobile à bon prix. Parmi les actionnaires de Golan Telecom, on trouve Xavier Niel (30%) et les ex-propriétaires de la marque Naf Naf, la famille Pariente (20%).
C’est aussi en Israël qu’est installé Jérémie Berrebi, associé de Xavier Niel dans Kima Ventures, fonds qui a pour objectif d’investir dans 100 start-up par an.
Détenteur du catalogue… Claude François
En 2009, Xavier Niel rachetait, avec d’autres investisseurs, le catalogue du chanteur Claude François, pour un montant non dévoilé. Un goût particulier pour la variété ? Probablement pas, mais un investissement rentable, «My Way» («Comme d’Habitude») rapportant chaque année 1 M€ de redevances.
Politique, je t’aime moi non plus
Sans étiquette politique et non votant, celui qui affirme qu’«aucun responsable politique n’a jamais franchi le seuil de [son] domicile» sait pourtant cultiver des relations courtoises, tant à gauche qu’à droite, pour obtenir de François Fillon l’attribution de la 4ème licence d’opérateur téléphonique, ou pour faire intervenir Arnaud Montebourg dans le projet de rachat de SFR.
Et c’est à Jean-Louis Missika, ex-conseiller de Bertrand Delanoë et administrateur d’Iliad de 2004 à 2007, qu’il doit ses bonnes relations avec Anne Hidalgo, soutien actif du projet de la Halle Freyssinet.
Un passé pas toujours très rose ?
Ses débuts dans le Minitel Rose et comme propriétaire de Peep Show, à l’origine de son empire, lui ont valu une réputation sulfureuse et des ennuis judiciaires. S’il a bénéficié d’un non-lieu en 2005 pour l’accusation de «proxénétisme aggravé», il a été en revanche condamné en 2006 à 2 ans d’emprisonnement avec sursis et 250.000 € d’amendes pour recel d’abus de biens sociaux. Depuis, le juge Renaud Van Ruymbeke, en charge de l’instruction, est devenu un ami.
Un fort appétit pour les médias
Celui-ci s’est révélé lorsque, avec Pierre Bergé et Matthieu Pigasse, Xavier Niel s’est porté acquéreur de 64% du groupe le Monde (Le Monde, Télérama, La Vie et Courrier International), avant de racheter le Nouvel Observateur cette année. Le patron d’Iliad a également investi à titre personnel dans plusieurs médias, dont Atlantico, Mediapart ou Backchich.
Officiellement, un intérêt totalement désintéressé. «En tant qu’actionnaires, vous couvrez les pertes et faites tout pour que l’affaire soit à l’équilibre. Le reste, c’est un pouvoir supposé». Vraiment ?