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Xavier Niel va-t-il s’emparer du leader belge des télécoms ?


En prenant 6 % du capital de l’opérateur belge Proximus, le milliardaire français devient un actionnaire incontournable alors qu’une privatisation du groupe belge n’est pas à exclure…

Eliot Blondet / ABACAPRESS.COM

Cela fait un certain que Xavier Niel lorgne la Belgique. En 2012, il avait tenté de s’emparer de Base, numéro trois du secteur des télécommunications. Le fondateur de Free (groupe Iliad) a finalement décidé de franchir le pas en 2023. Et c’est par la grande porte qu’il effectué son entrée dans le marché belge. Le milliardaire a jeté son dévolu sur Proximus, acteur historique du secteur.

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Il est entré au capital de l’opérateur belge à hauteur de 6 % par l’intermédiaire de sa holding irlandaise Carraun qui détient l’opérateur de télécommunications Eir. En Belgique, Niel sera en concurrence directe avec Orange Belgique dont l’ambition affichée est de détrôner Proximus d’ici deux ans.

L’État belge majoritaire

Leader sur le mobile et le fixe, Proximus a enregistré un chiffre d’affaires de six milliards d’euros en 2022. Sa particularité ? L’opérateur est détenue en majorité par l’État belge (53,5 %). Ces dernières années, des rumeurs ont circulé sur une possible privatisation du groupe de télécommunications, même si aucune information officielle n’est venue confirmer cette éventualité.

La privatisation de Proximus dans le viseur de Niel ?

Xavier Niel a-t-il pris position au capital de l’opérateur historique pour profiter d’une future privatisation ? S’il est pour l’heure impossible de répondre à cette question, la presse belge s’inquiète, de son côté, d’une prise de contrôle de Proximus par un entrepreneur étranger… Cela étant, même si Niel évoque un « investissement à long terme très attractif », l’influence du milliardaire français chez Proximus est pour le moment très légère. Niel a beau être le deuxième actionnaire derrière l’État belge, il n’est pas encore en capacité d’intégrer le conseil d’administration de Proximus.

Un empire européen des télécoms

A la tête d’Iliad (8,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022), Xavier Niel s’est construit un empire dans le secteur des télécoms en Europe (Irlande, Pologne, Italie, Suisse, Chypre, Monaco…) à coups de rachats successifs, notamment à travers NJJ Holding, sa holding personnelle, d’opérateurs locaux. En 2022, Niel a ainsi tenté de s’offrir la filiale italienne de Vodafone contre un chèque de 11,2 milliards d’euros. Après avoir essuyé un refus, le magnat tricolore s’est emparé 2,5 % du capital de l’opérateur britannique. On le dit également intéressé par la filiale allemande de Telefonica et par Meo, le premier opérateur portugais que Patrick Drahi a mis en vente…

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